Promenade - Noi Al Dir Di Noi

Sorti le: 02/04/2017

Par Jean-Philippe Haas

Label: Fading Records

Site: https://www.facebook.com/Promenade-112931495433989/

Le prog italien, s’il n’a plus la vivacité créatrice ni la fraîcheur d’antan (« c’était mieux avant, mon bon monsieur… »), reste néanmoins très productif. Promenade est l’un de ces jeunes groupes qui savent jouer de leurs instruments et ont choisi comme façon de l’exprimer un prog rock foisonnant, lubrifié à l’huile d’olive et carburant au Montepulciano.

Un peu téméraires sur les bords, les Génois proposent d’emblée « Athletics » en ouverture de leur premier album, dix minutes qui sont loin justement d’être une promenade de santé… Cette déferlante instrumentale dont on ne saisit pas bien la finalité, si ce n’est d’afficher le niveau de maîtrise des musiciens, a beau être pleine d’enthousiasme, voire d’humour, on pourrait ne retenir de cet assemblage de breaks incessants et de changements de rythme que le côté virtuose, malgré des passages réjouissants et d’amusantes petites allusions (à Gentle Giant par exemple). Si d’aventure on survit à ce remuant préambule, on se rendra compte que la suite est plus sage et représentative de la musique de Promenade, en dépit d’une inclination persistante à vouloir en faire des caisses. La voix suave et expressive de Matteo Barisone joue heureusement le rôle d’agent lissant sur les rugosités (pour ne pas dire les esbroufes) instrumentales. Évidemment, le fait qu’il chante en italien y est pour beaucoup (l’effet n’aurait certainement pas été le même en néerlandais…). Il est vrai que la langue d’Eros Ramazotti se marie à merveille avec les volutes délicates un peu jazzy de « L’Albero Magico » par exemple. On sent d’ailleurs tout au long de ces trois quarts d’heure de musique l’influence discrète mais tangible de la scène Canterbury. Côté instruments, on trouve quelques jolis solos, notamment de guitare électrique, mais aussi une tendance de Simone Scala à en faire un peu trop derrière sa batterie. Un m’as-tu-vu de jeunesse qui s’effacera sans doute avec le temps… L’un des points positifs de cette luxuriance incontrôlée est que les sept titres n’évoluent jamais comme on pourrait s’y attendre, tel ce « Roccocò » qui s’ouvre sur des notes de clavecin pour prendre rapidement la direction d’un rock prog mélodique et enlevé que n’auraient pas renié les ancêtres italiens du genre que sont Banco ou PFM. Contre toute attente, Noi Al Dir Di Noi se ferme de manière exactement opposée à son ouverture, par le très calme et mélancolique « Crisantemo », révélant une facette moins inutilement fougueuse du quatuor.

Une telle brochette de talents, si elle est bien exploitée, est forcément promise à un bel avenir dans le genre musical qu’elle a choisi. Encore faut-il que les individualités se mettent au service du groupe : quelque chose de beaucoup moins évident à réaliser en pratique qu’en théorie…

Le prog italien, s’il n’a plus la vivacité créatrice ni la fraîcheur d’antan (« c’était mieux avant, mon bon monsieur… »), reste néanmoins très productif. Promenade est l’un de ces jeunes groupes qui savent jouer de leurs instruments et ont choisi comme façon de l’exprimer un prog rock foisonnant, lubrifié à l’huile d’olive et carburant au Montepulciano.

Un peu téméraires sur les bords, les Génois proposent d’emblée « Athletics » en ouverture de leur premier album, dix minutes qui sont loin justement d’être une promenade de santé… Cette déferlante instrumentale dont on ne saisit pas bien la finalité, si ce n’est d’afficher le niveau de maîtrise des musiciens, a beau être pleine d’enthousiasme, voire d’humour, on pourrait ne retenir de cet assemblage de breaks incessants et de changements de rythme que le côté virtuose, malgré des passages réjouissants et d’amusantes petites allusions (à Gentle Giant par exemple). Si d’aventure on survit à ce remuant préambule, on se rendra compte que la suite est plus sage et représentative de la musique de Promenade, en dépit d’une inclination persistante à vouloir en faire des caisses. La voix suave et expressive de Matteo Barisone joue heureusement le rôle d’agent lissant sur les rugosités (pour ne pas dire les esbroufes) instrumentales. Évidemment, le fait qu’il chante en italien y est pour beaucoup (l’effet n’aurait certainement pas été le même en néerlandais…). Il est vrai que la langue d’Eros Ramazotti se marie à merveille avec les volutes délicates un peu jazzy de « L’Albero Magico » par exemple. On sent d’ailleurs tout au long de ces trois quarts d’heure de musique l’influence discrète mais tangible de la scène Canterbury. Côté instruments, on trouve quelques jolis solos, notamment de guitare électrique, mais aussi une tendance de Simone Scala à en faire un peu trop derrière sa batterie. Un m’as-tu-vu de jeunesse qui s’effacera sans doute avec le temps… L’un des points positifs de cette luxuriance incontrôlée est que les sept titres n’évoluent jamais comme on pourrait s’y attendre, tel ce « Roccocò » qui s’ouvre sur des notes de clavecin pour prendre rapidement la direction d’un rock prog mélodique et enlevé que n’auraient pas renié les ancêtres italiens du genre que sont Banco ou PFM. Contre toute attente, Noi Al Dir Di Noi se ferme de manière exactement opposée à son ouverture, par le très calme et mélancolique « Crisantemo », révélant une facette moins inutilement fougueuse du quatuor.

Une telle brochette de talents, si elle est bien exploitée, est forcément promise à un bel avenir dans le genre musical qu’elle a choisi. Encore faut-il que les individualités se mettent au service du groupe : quelque chose de beaucoup moins évident à réaliser en pratique qu’en théorie…