The Dear Hunter - Act V : Hymns with the devil in confessional

Sorti le: 17/11/2016

Par Florent Canepa

Label: Equal Vision Records

Site: http://thedearhunter.com

Il est des albums qu’il est impossible de chroniquer. Ce n’est pas parce qu’on a rien à en dire, ou, à l’inverse, qu’il faudrait plusieurs tomes pour en expliciter tous les contours. Ce n’est pas non plus parce qu’il n’est pas possible d’en décrire le fil, le style ou l’ambiance (quoique…). Non, c’est tout simplement que l’on préfère – instinctivement – que le lecteur devienne immédiatement auditeur. Tentons donc de créer ce que l’on pourrait appeler une chronique auditive. Oui, vous avez bien compris : streaming, téléchargement, boutique de disques du coin, s’il en existe encore une près de chez vous, saisissez un casque ou des enceintes et appuyez sur play avant même de lire ces lignes. Ca y est ? Alors commençons !

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le créateur (Casey Crescenzo) et son personnage (The Dear Hunter), comblons le retard car l’inventeur génial, lui, est en avance puisqu’il a déjà scénarisé les six actes de son histoire. Rétrospectivement, il est impressionnant de voir l’évolution du projet qui va vers de plus en plus de raffinement. Orchestral jusqu’au bout des pistes, ce cinquième acte ne l’est pas tant par la collection d’instruments qu’il égrène (cordes, bois, cuivres du Awsome Orchestra entre autres) que par l’état d’esprit général qui en fait une œuvre fleuve. Un fleuve qui est pourtant à contre-courant du progressif barbant.

On y croise un cow-boy inspiré (« The Most Cursed of Hands »), un elfe au bord de l’eau (« Cascade »), un zazou zinzin (« The Revival »), un jazzman flegmatique et ses poupées choristes (« Mr Usher On His Way To Town ») ou un hippie, cheveux au vent (« Light »). Les racines et branches, à l’image de cet arbre sur la pochette, sont infinies. Et pourtant la finalité est bien là : celle de surprendre ou contenter nos oreilles, nos émotions et nos humeurs à chaque recoin mélodique. Le chant y est simple, sans artifice ou outrance mais agréable. Labyrinthique mais pas démonstratif, le tableau est tout simplement fantasque et fantastique. Il est rarement donné d’entendre une telle richesse musicale, sans que celle-ci se transforme en protubérance égotique. Vous l’aurez compris, le seul but ici du rédacteur était d’inciter le lecteur à se jeter sur ce disque unique, ce que – espérons-le- il aura fait dès les premières lignes… Rendez-vous à l’acte final !