Pelican

02/06/2016

Le Grand Mix - Tourcoing

Par Lucas Linussio

Photos: Jérémy Delbart

Site du groupe : http://pelicansong.bandpage.com

Setlist :

Dead Between the Walls - Deny the Absolute - The Tundra - Ephemeral - The Creeper - Vestiges - Immutable Dusk - Threnody - Strung Up from the Sky - Last Day of Winter - (Rappel : GW - Mammoth)

Ça faisait longtemps qu’on attendait et c’est enfin arrivé. Pelican revient en France après plusieurs années d’absence pour notre grand plaisir ! C’est sans doute l’une des formations les plus intéressantes et influentes de la scène post metal actuelle qui refait surface à l’occasion d’une tournée européenne. De passage en France, nous avons pu assister à cette avalanche de riffs aussi tranchants que trippants dans la belle salle du Grand Mix, à Tourcoing, lieu incontournable de la culture lilloise. Accompagné des Nordistes de Fall Of Messyah défendant son nouvel album Empty Colors nous allons avoir droit à une soirée survoltée. Préparez vos cervicales !

Comme précédemment dit, ce sont les Français Fall Of Messyah qui ouvrent le bal. Ce jeune groupe est composé de trois guitaristes, un bassiste et un batteur. Offrant un mélange détonnant de sonorités pop, post-rock, math rock et expérimentales, le quintette est donc bien à sa place aux côtés de Pelican. De leur propre aveu, ils n’ont jamais joué sur une scène aussi importante. Mais qu’à cela ne tienne, les cinq compères s’en sont donnés à cœur joie et ça s’est vu ! Leur son est basé sur les alternances de tempos lents de la section rythmique en complément de lignes mélodiques rapides à la guitare (triples croches). Cela permet d’utiliser parfaitement les trois guitares sans qu’elles ne se gênent entres elles. Autres points positifs : la perpétuelle tension au sein des riffs et l’évolution des compositions notamment pendant les passages plus calmes. Grâce à un univers très prenant, on sent une réelle humanité de par ce qu’ils jouent. Malgré quelques pains sans gravité, Fall Of Messyah nous a offert un spectacle très appréciable mais surtout une découverte inattendue.

Un petit entracte tombe à pic. Histoire de se désaltérer avant que les choses sérieuses ne commencent. C’est sur un sample sombre de nappe de claviers que l’ambiance se pose, très grave. On les reconnaît là. Puis c’est parti, ils sortent l’artillerie lourde avec « Dead Between The Walls », pour donner le ton. De suite, les sons denses qu’on adore chez le groupe se font entrevoir. Le public a bien compris qu’il allait voir du spectacle et le fait savoir. En effet, dès le début du concert, de grands applaudissements sortent de la fosse, ce qui déroute le groupe. Comme à leur habitude, pas ou très peu de temps de pause. Tout est calé, histoire d’avoir un déluge de riffs plus brutaux les uns des autres. Entre les morceaux, d’habituels larsens se font sentir. La setlist est assez équilibrée, mais la part belle est faite aux albums Forever Becoming et What We All Come to Need avec respectivement quatre et trois morceaux joués. Pendant le concert, une belle complicité entre le public et les membres de Pelican se ressent, l’alchimie sombre mêlée à l’énergie des quatre compères fait que personne n’est resté indifférent face à cette scène. Le concert se clôt par le magnifique et envoûtant morceau « Last Day of winter ». A ce moment précis, le public est en osmose avec le groupe, plus rien n’a d’importance que de suivre le rythme syncopé du pont tout en se persuadant que c’est probablement impossible d’arriver à un tel niveau d’excellence scénique. Après un long moment d’acclamation, ils reviennent en vue de nous jouer « GW » et « Mammoth », deux anciens morceaux mais non des moindres. Puis, bien sûr une fin mémorable, rempli de larsens, de roulements de batterie et un Trevor De Brauw hystérique, se roulant par terre. Peut-être un peu Too Much.

En fin de compte, cette soirée passée au Grand Mix restera clairement dans les annales et pour un bon bout de temps. Tout était réuni afin de passer un excellent moment : une salle accueillante, un public réactif et des musiciens au sommet de leur art. Un sans faute de la part de Pelican qui, on l’espère, ne va pas attendre autant de temps pour revenir dans nos contrées.