– On a écouté le nouvel Hypno5e

C’est un cadeau de Noël en avance qui a été offert à Chromatique le 17 décembre par la Klonosphère : nous avons pu écouter en avant-première le nouvel album d’Hypno5e, Shores of the Abstract Light, au studio Sainte-Marthe. Le report que nous en donnons transcrit les impressions que nous en avons eues à chaud. La chronique complète de l’album paraîtra à sa sortie sur notre site.

Cela faisait un certain temps que les aficionados d’Hypno5e prenaient leur mal en patience en attendant Shores of the Abstract Light. Les Montpelliérains avaient sorti Acid Mist Tomorrow en 2012, et plus rien ensuite, si ce n’étaient des nouvelles peu rassurantes sur le parcours chaotique du nouvel album. Financé en partie par crowdfunding, sa sortie plusieurs fois repoussée, Shores of the Abstract Light a connu une naissance difficile. Il est passé entre les mains de plusieurs maisons, dont un studio américain pas très professionnel, qui, selon les dires même du groupe, a massacré le mix de l’album. Hypno5e a finalement repris les choses en main en mars 2015, pour réaliser le mix lui-même.

Mais ça y est, l’album est fin prêt pour sa sortie le 19 février 2016. Il devrait ravir ceux qui ont apprécié Acid Mist Tomorrow, même s’il réserve quelques surprises. Shores of the Abstract Light est divisé en cinq gros morceaux de plus de dix minutes chacun, qui racontent le voyage initiatique et métaphysique d’un homme de rivage en rivage (East Shore, West Shore, Central Shore, North Shore, South Shore), aux confins de son esprit et de sa folie.

Hypno5e reprend la recette qui a fait le succès de son dernier album : une alternance entre les moments doux, en chant clair et guitare acoustique, et les passages brutaux, assourdissants, en growls puissants et hurlements de guitares saturées. Les moments calmes et les transitions sont accompagnés de lectures de poèmes et textes en différentes langues, qui donnent ce patin si particulier au groupe. On y trouve notamment des extraits d’interview de Céline, des poèmes d’Yves Bonnefoy, Allen Ginsberg… Sans spoiler l’album, un morceau détonne : plus calme, chanté en espagnol et bercé de mélodies latino-américaines, il berce agréablement au milieu de la furie des autres rivages.

Disons-le tout net : une seule écoute n’a pas suffi pour digérer l’ensemble. Les passages metal sont encore plus brutaux, avec une légère touche djent par endroits, et les passages mélodiques encore plus fouillés et éthérés que sur Acid Mist Tomorrow. L’album est complexe et prenant. N’en disons pas plus : à vous de vous laisser entraîner dans le voyage, et de vous faire votre propre opinion.

Deux clips devraient également être produits, une flopée de concerts a été annoncée, et un DVD live avec les trois albums est également en projet. 2016 va être une année riche pour Hypno5e, et Chromatique suivra tout cela de près !