La Batteria - La Batteria

Sorti le: 05/03/2015

Par Jean-Philippe Haas

Label: Penny Records

Site: https://www.facebook.com/labatteriaroma

Dans l’esprit de Rome de Danger Mouse et Daniele Luppi, La Batteria rend hommage avec ce premier album aux musiques de films italiens des années soixante et soixante-dix et à des artistes comme Ennio Morricone et Goblin, avec tout ce que cela comporte de guitare funk ou façon « western », de sifflements et de chœurs « wou-ou » féminins, de Fender Rhodes et de Hammond.

Parmi les membres du quatuor, le guitariste Emanuele Bultrini n’est pas un inconnu par ici puisqu’il officie au sein de Fonderia, auteur des excellents Re-enter (2007) et My Grandmother’s Space Suit (2010). Ses compagnons de route ont des parcours aussi variés que la pop, le jazz, le hip-hop ou les musiques du monde. Il faut au moins tout cela, et être romain, pour comprendre quel a été, en Italie, voire au-delà, l’impact de cette période de créativité intense dans le domaine des arts visuels et de la musique.

Plutôt qu’un long discours descriptif et pas forcément parlant, rien ne vaut un bon « Chimera » pour comprendre de quoi il s’agit et revenir près d’un demi-siècle en arrière. L’auditeur français reconnaîtra sans doute les références les plus évidentes, comme les ambiances à la Ennio Morricone, peut-être moins les allusions aux films de Dario Argento. La Batteria ne fait pourtant pas dans la nostalgie pure et simple. L’album offre un bon dépoussiérage du genre, avec une production bien ancrée dans la modernité malgré l’utilisation des codes et d’instruments d’époque. Et si le cahier des charges n’est pas toujours aussi formellement respecté (« Formula », par exemple, trempe bien largement dans la mouvance synthétiseurs des années quatre-vingt), le disque respire autant les (derniers) grands moments du cinéma italien que les séries B du Giallo. Complément idéal à Rome, et peut-être plus authentique que celui-ci, La Batteria devrait emporter l’adhésion de tout cinéphile amoureux des bandes originales autant que des amateurs d’instruments vintage.