The Algorithm - Octopus 4

Sorti le: 17/07/2014

Par Florent Canepa

Label: Basick Records

Site: www.facebook.com/TheAlg0r1thm

Deux ans après Polymorphic Code, le Français Rémi Gallego nous revient avec un bréviaire électro, bouffée d’oxygène et d’amphétamines garanties, dans un univers parfois monotone. Ici, c’est le travail d’un homme appliqué et consciencieux que l’on peut retrouver au gré des cuts et autres installations d’ambiance qui fleurissent tout au long de ce nouvel album quasi entièrement instrumental. Seul un titre est chanté, en Français, s’il vous plaît ! On apprécie l’effort – et les paroles, pas si mal – mais les plages musicales sont tellement fortes qu’on ne regrette que peu l’absence de voix.

Le terreau électronique est fertile et mélange des animations sonores dignes de Mario Bros (la consommation de champignons étant alors autorisée), une vivacité électrique pas si éloignée de Front Line Assembly ou des fonds instrumentaux que pourraient revendiquer la brit-pop star Ellie Goulding. The Algorithm, c’est finalement un peu un Skrillex qui se serait entiché du Hellfest ou Squarepusher qui assumerait les guitares de Ministry. Les morceaux sont suffisamment courts pour être percutants et il est impossible de voir s’installer une quelconque forme de lassitude.

Même lorsque le bidouilleur se veut plus bavard, il écrase une symphonie nihiliste sur un morceau-titre qui mettra tout le monde d’accord. Mathcore, djent, intelligent dance music ou autre incongruité stylistique ne suffisent pas à résumer son travail. Il se veut d’ailleurs tellement pluriel qu’il a lancé une campagne de financement pour la réalisation d’un jeu vidéo au moment de la sortie de l’album. Preuve une fois de plus que l’électronique se conjugue à plus d’un octet sur l’ordinateur. L’album est sans doute plus progressif, moins agressif en un sens, que son prédécesseur (le morceau d’ouverture en est la meilleure preuve). Mais toujours aussi bon. Pas la peine vraiment d’en dire beaucoup plus. Il ne reste plus qu’à en profiter, le casque vissé sur les oreilles, la tête vibrant déjà d’un plaisir frénétique.