Asia - Fantasia – Live In Tokyo (réédition)

Sorti le: 03/04/2014

Par Jean-Philippe Haas

Label: Salvo

Site: www.originalasia.com

Alors qu’Asia sort le très judicieusement nommé Gravitas – tant cette nouvelle resucée est pesante – Salvo réédite un témoignage de la tournée qui marqua la réunion de la formation originelle : John Wetton, Carl Palmer, Geoff Downes et Steve Howe. Capté le 8 mars 2007, Fantasia – Live In Tokyo dispose de quelques sérieux atouts pour convaincre les fans de la première heure qui n’auraient pas encore acquis l’objet à sa première sortie chez Eagle Rock. Tout d’abord, le coffret comprend le film du concert sur DVD et la version audio sur deux CD pour un prix très modique. Par ailleurs, tous les « tubes » d’Asia figurent sur cet enregistrement – le premier album est joué dans son intégralité – en plus de quelques titres des groupes d’origine des musiciens : Yes, The Buggles et King Crismon.

Le concert s’ouvre sur un triptyque d’anthologie « Time Again »/ « Wildest Dreams »/ « One Step Closer » et finit naturellement sur « Heat Of The Moment », ce qui suffirait presque à résumer la carrière d’Asia. Les reprises, si elles constituent d’agréables surprises, ne peuvent néanmoins concurrencer les titres originaux et ne valent que par le talent de leurs interprètes. Entre un « Roundabout » « Video Killed The Radio Star » et « In The Court of The Crimson King », c’est peut-être encore ce dernier qui tient le mieux la route. Certes, Wetton, ce n’est pas Greg Lake, et n’est pas non plus Jon Anderson. D’ailleurs Wetton, ce n’est plus tout à fait Wetton non plus, surtout dans les aigus. Néanmoins, la bassiste-chanteur s’en sort sans trop de casse, tout comme ses camarades qui ne se privent pas tout au long du spectacle de déployer leurs beaux restes, tels Steve Howe sur son « Intersection Blues » ou Geoff Downes sur cette relecture de « Fanfare For The Common Man ». Le public du Shinjuku Koseinenkin-Hall se manifeste comme il se doit, quitte à sortir parfois de l’habituelle retenue japonaise.

L’image et le son ne peuvent être décemment critiqués (quelques options sur le DVD satisferont les audiophiles) ; alors, si tout ceci n’est pas très rock’n’roll, on retiendra tout de même de ces deux heures un groupe formé de musiciens hors pair qui ont brillé dans leurs groupes respectifs et qui, sous le nom d’Asia, ont sorti deux ou trois bons albums de pop sophistiquée dans les années quatre-vingts.