Anasazi - 1000 Yard Stare

Sorti le: 23/03/2014

Par Dan Tordjman

Label: Autoproduction

Site: www.anasazi-prog.com

On a nos petits plaisirs cachés à la Chromateam : des albums ou des artistes dont nous attendons impatiemment les nouvelles productions, sans qu’ils soient pour autant (et c’est une injustice) reconnus du grand public. Dans cette catégorie, Anasazi figure en bonne place. Le groupe isérois nous avait séduits avec Playing Ordinary People ; on en redemandait donc, tout en étant conscient que les bonnes choses prennent du temps.

Mathieu Madani, l’éminence grise d’Anasazi, s’est donné trois ans de réflexion et de gestation pour mener à maturation son nouveau bébé, en ouvrant la porte à son acolyte le bassiste Christophe Blanc-Tailleur crédité sur trois titres de l’album. Le disque vous prend à la gorge dès les premières secondes de « Drop Dead Silence » avec ses riffs syncopés qui font irrémédiablement penser à Opeth et Porcupine Tree. Arrêtons de suite : non, il ne s’agit pas d’un énième clone des groupes pré-cités. Anasazi pioche partout et c’est ce qui fait en grande partie son charme et son intérêt. On en a pour preuve les refrains entraînants et accrocheurs d’ « Ordinary Man » et du titre déjà mentionné. « Legacy Of Fools » laisse à penser qu’une place sur les ondes radio ne serait pas usurpée. « Then » y aurait également son siège. Il s’en dégage en effet un esprit ciselé, se situant quelque part entre Coldplay et Peter Gabriel.
Sur cet album, la guitare acoustique tient une place importante et la plupart des titres sont mid-tempo avec quelques morceaux aux rythmiques plus enjouées ; « Underneath The Dirt » ou une nouvelle fois « Legacy Of Fools » donnent envie de battre les temps du pied. Si la consistance et le caractère personnel des textes sont de mise, on retient quelques pièces qui sortent du lot, ce qui ne veut pas dire pour autant que le reste ne soit pas bon. Disons simplement que vous aurez du mal à passer à la plage suivante quand vous aurez écouté « Under », « The River » ou « 1 000 Yard Stare ». Et puis, passer sous silence un titre comme « Mother » serait une hérésie. Toutes proportions gardées, il est à 1 000 Yard Stare ce que « Space Dye Vest » est à Awake : une fin plus qu’inattendue pour un album désiré et définitivement agréable !