Helm – Trois volumes, sinon rien

Quand on parle de Helm à des formations australiennes, elles sont très enthousiastes. Nous ne savons pas pour quelle raison au juste, mais visiblement, le groupe de Lucas Stone ne laisse personne indifférent. Chromatique a profité de la sortie de son troisième album Vol 3 … Panthalassa, pour passer au grill son éminence grise. Un cerveau torturé qui nous a répondu en toute simplicité avec le sourire.

Chromatique : Lucas, commençons par la traditionnelle question de présentation à laquelle tu ne peux échapper : A quand remontent les origines d’Helm ?

Lucas Stone
: Bonjour à tous. Helm vient du Queensland, dans l’est Australien, plus précisément du côté de la célèbre Gold Coast. Le groupe est né en 2008 de l’association entre Mat Wilton et moi-même.

Tu es assez connu en Australie où ton groupe précédent,Tension, a, semble t-il, touché pas mal de gens. Cela a-t-il généré une attente autour d’Helm ?
Célèbre ? Moi ? Tu plaisantes, là ? (Rires) En fait, je pense qu’il a fallu un peu de temps aux gens pour réaliser que j’étais dans Tension. Je crois que le contraste prononcé entre les deux groupes n’y est pas étranger. Cela dit, je vais vous avouer quelque chose : Tension n’était pas un groupe avec pignon sur rue. On a touché quelques personnes mais honnêtement, pas de quoi en faire un fromage.

Comment décrirais-tu l’évolution entre les trois albums sortis par Helm ?
Globalement, le mode opératoire est resté le même depuis les débuts. L’arrivée de Dario [Lagana, guitare & voix] il y a un an m’a permis d’élargir mon champ d’action concernant l’écriture avec l’addition d’un second vocaliste doublé d’un guitariste.

En 2011, la vie et les coûts engendrés par les tournées furent les prémices d’un changement de personnel. Sont arrivés le frère de Dario, Fabio, à la batterie ainsi que Ryan & Rory respectivement à la guitare et à la basse. Sans manquer de respect aux musiciens originels, les talents de ces messieurs ne m’ont jamais autant inspiré qu’aujourd’hui. J’ai pu notamment reprendre des structures techniques similaires à celles que j’avais pu inclure à l’époque au sein de Tension.

Panthalassa a été chroniqué dans nos colonnes. On a évoqué l’idée qu’Helm pouvait prétendre à être le pendant australien d’Opeth avec peut-être des éléments alternatifs qui font la différence…
C’est dingue ! Ce qui est le plus étrange est que des gens ne cessent de marteler cela et ce, depuis notre premier album. Le fait est que je n’ai jamais été un fan ultime d’Opeth, mais je respecte totalement leur talent et leur rayonnement sur la scène progressive. Impossible de contester cela.

Tu fournis toute la musique pour le groupe. Les musiciens sont-ils libres d’arranger leur part ou, au contraire, doivent-ils respecter leurs parties à la note près ?
La contribution de chacun des membres du groupe est vivement souhaitée et encouragée. Je pense que les garçons sont satisfaits de ce que j’amène. Fabio a apporté beaucoup de nouvelles options et pas mal d’idées. C’est vraiment un batteur exceptionnel. Ryan Lucas est une jolie source également et je pense que vous pourrez l’apprécier sur le prochain disque. L’intro de Cull est de lui. Enfin impossible de passer sous silence mon bras droit : Dario. Je pense qu’on peut parler de noyau créatif le concernant. Notre son n’aurait pas évolué sans lui.

Vous êtes très actifs en Australie, vous ne cessez de tourner…
Mon ami, c’est le pire endroit où tourner pour un groupe de progressif. Et encore, avant cela, il faut pouvoir y percer. Tout ce que nous voulons c’est jouer hors de nos frontières. Je ne sais même pas si l’Australie nous apprécie réellement !

Vue de l’extérieur, la scène progressive australienne semble très active avec de nombreux groupes comme Karnivool, Dead Letter Circus, Cog et beaucoup d’autres. Il y a différentes raisons expliquant leur émergence : pour Lucius Borich, elle correspond à des cycles en musique. Pour Luke Williams de DLC, l’éloignement géographique et les longs trajets pour les concerts sont une source de travail et de persévérance pour les groupes australiens. Quelle est ta théorie ?
Je ne vais pas te raconter de salades, ni établir une énième théorie expliquant la foultitude de groupe progressifs australiens. Je n’en sais rien. Je pense qu’il s’agit essentiellement là de l’héritage de formations qui ont percé dans les années quatre-vingts. Mais ne t’en fais pas, on a aussi sorti de bonnes choses récemment (Rires). Pourquoi ça cartonne en ce moment ? Je n’en ai pas la moindre idée. Qu’elle soit sombre ou radieuse, l’inspiration est là. Impossible de dire quand cela se manifeste.

Helm est de Brisbane, comme Dead Letter Circus, Caligula’s Horse ou The Butterfly Effect. Comment l’expliquer ? S’ennuie-t-on à ce point-là à Brisbane ? (Rires)
Nous ne sommes pas de Brisbane. La seule chose que j’aime, c’est la vue de la ville dans mon rétroviseur lorsque je la quitte. Nous sommes de la Gold Coast, mon ami ! En ce qui me concerne, je me nourris de surf et de travail. Je suis accro au soleil, à la bonne bouffe et j’essaie de rester en bonne santé. Je suis fou de ma fille et crois-moi, avant d’en arriver là, j’ai pas mal galéré. Aujourd’hui j’ai tout ce dont j’ai besoin et la musique est un résultat de la combinaison de toutes ces besoins vitaux. Je pense que c’est la même pour mes acolytes.

Quels sont les projets à venir ?
Rien de bien concret encore. Nous avons pas mal de cartouches à tirer pour promouvoir Vol 3. Ce n’est même que le début. Avec un peu de chance et une aide divine, on se retrouvera en France et chez vos voisins ? Qui sait !

Le mot de la fin est pour toi
Merci pour l’intérêt que vous nous témoignez et de l’espace que vous nous accordez dans vos colonnes. Nous espérons que vous apprécierez Panthalassa et, pourquoi pas, nos précédents albums ? Nous serions ravis de venir prêcher la bonne parole en France un jour. N’hésitez pas à nous contacter via notre page facebook ou notre site officiel. Montez le son et aimez votre prochain comme vous-même ! Peace.