Sleepmakeswaves & 65daysofstatic

14/11/2013

Nouveau Casino - Paris

Par Renaud Besse Bourdier

Photos:

Marjorie Coulin

Site du groupe :

Setlist :

Piano Fights / Crash Tactics / Dance Dance Dance / Weak4 / Prisms / The Undertow / Install a Beak in the Heart That Clucks Time in Arabic / Sleepwalk City / Fix the Sky a Little / Unmake the Wild Light / Taipei / Retreat! Retreat! / Radio Protector / Safe Passage

Il est mercredi soir à Paris, les rues sont fraîches et les amateurs de Post-Rock viennent se réchauffer à l’intérieur du Nouveau Casino pour un concert à ne pas manquer : les Britanniques de 65daysofstatic reviennent avec un nouvel album, Wild Light, et ils invitent à l’occasion le groupe australien Sleepmakeswaves à faire ses débuts sur la scène française.

Chromatique porte un intérêt particulier aux formations du pays des kangourous : c’est pourquoi, la première de Sleepmakeswaves était attendue au tournant ; son album ...and so we destroyed everything avait bien marqué les esprits. Alors que les Australiens montent sur scène, on peut déjà se réjouir de l’enthousiasme du public qui semble connaître et apprécier le groupe.

La musique commence et très vite, l’énergie et la bonne humeur se transmettent, mettant tout le monde d’accord : Sleepmakeswaves est un chouette ensemble qui a du potentiel et attire facilement les sympathies, tant ses membres sont communicatifs avec leur public. Cependant les morceaux semblent se répéter un peu trop au bout d’une demi-heure de jeu… nous n’aurons plus qu’à comparer l’évolution lors de leur prochain passage en France !

Alors que Sleepmakeswaves termine son dernier morceau, la foule s’intensifie au sein du Nouveau Casino : si les Australiens ont leur fans, les gens sont venus pour voir les Britanniques au post-rock excentrique de 65daysofstatic avant tout. C’est donc serrés comme des sardines mais curieux d’entendre les morceaux du nouvel album en live que nous accueillons la bande de Joe Shrewsbury.

Cinq pistes du nouvel album sont jouées ce soir, et heureusement le fabuleux «  Prisms » en fait partie : son bruit blanc oppressant prend une toute autre dimension dans une salle de concert. Les musiciens donnent le sentiment de prendre un réel plaisir à jouer sur scène et entretiennent un contact amusé et plaisant avec le public, à l’image de Joe Shrewsbury qui souhaite la bienvenue à tous les « messieurs, mesdames, enfants, et un cochon-dinde », en français s’il vous plaît. Un membre du public, sans doute encore pris par la première partie de Sleepmakeswaves, hurle un sublime « Australia, wooo !» qui fait rire toute la salle. Une bonne ambiance comme ça, il n’y a pas à dire, on en redemande.

Comme à son accoutumée, le groupe prend plaisir à transformer ses morceaux en changeant les arrangements, notamment la partie électro, ce qui lui permet de se réinventer tout en restant familier aux oreilles des fans. Comme le dit Joe au micro après « Weak4 », « quand ça change, ça reste pareil ». Si la majeure partie du public, extrêmement chaleureux et actif, semble conquis par cette approche, quelques uns se plaignent d’un « massacre de leurs meilleurs compositions ».

La chaleur monte dans le Nouveau Casino, et la musique se transforme petit à petit au fur et à mesure du concert : la part électro se met progressivement en retrait pour laisser une place plus conséquente à la batterie très imposante et aux guitares électriques. Durant les quarante dernières minutes du concert, on assiste à une montée en puissance qui paraît à la fois calculée et organique : chaque morceau s’impose comme la suite logique du précédent, tout cela pour attendre un crescendo d’énergie sans équivalent avec « Safe Passage », dernière piste du nouvel album, elle aussi très différente de la version studio.

Rarement un rappel n’aura paru aussi mal venu, tant la progression musicale que le groupe nous a fait vivre paraît évidente. C’est sans doute pour cela que très peu protestent lorsque les lumières de la salle se rallument avant que le groupe ne puisse revenir pour un encore. Les fans en ont eu pour leur argent, et les membres de 65daysofstatic n’oublient pas de préciser avant de quitter les lieux qu’ils comptent bien revenir jouer en France le plus vite possible.