Jean-Pascal Boffo - Le chant des fleurs

Sorti le: 08/09/2013

Par Jean-Philippe Haas

Label: Musea

Site: www.jeanpascalboffo.com

En-dehors de la niche groupusculaire du rock progressif francophone, Jean-Pascal Boffo n’est sans doute pas très connu, hormis pour ceux qui se sont un jour intéressés au compositeur du générique de l’émission de France Inter « Sous les étoiles exactement ». Le chant des fleurs, qui n’est pourtant rien de moins que le dixième album du guitariste lorrain, devrait, on l’espère, considérablement changer la donne.

Acoustique presque autant que son prédécesseur La boîte à musique, ce disque va à l’essentiel et recourt à un folk pastoral généreusement fleuri par la flûte notamment, qui séduit aussi immédiatement que durablement. Boffo a fait appel à des musiciens locaux (l’apport extérieur dont il avait peut-être besoin ?) comme Jo Cimatti, qui pose ses mots et sa merveilleuse voix sur quelques titres (« Raat Ki Rani », « Zephyrus And Chloris – part 1 », « Cornflower Fields ») et contribue ainsi à donner une coloration très flower pop à ces chansons. Parmi les nombreux autres intervenants, la contrebasse de Laurent Payfert, la flûte et le saxophone de Pierre Cocg Amann et les percussions de Hervé Rouyer ne manquent pas moins d’apporter une contribution remarquée aux quatorze pièces composées par le guitariste. Celui-ci n’hésite pas à convoquer des cordes ou à puiser dans la world music lorsqu’il l’estime nécessaire pour sublimer douze titres où luxuriance et sobriété côtoient délicatesse et émotion. Seule « Urantia », par ses clins d’œil à Magma, pourra susciter l’incompréhension de ceux qui ignorent tout des amours progressives de Boffo. Ou peut-être leur ouvrir fugitivement les oreilles sur un univers qu’ils gagneraient à entrapercevoir.

Véritable leçon de composition, Le chant des fleurs démontre l’étendue de la palette d’un artiste inspiré. Avec un disque aussi incroyablement doux et mélodique, souvent touchant, notre musicien devrait récolter les fruits d’une carrière déjà longue et jalonnée de nombreuses perles. A supposer que Musea se décide enfin à prendre quelques risques pour soutenir et promouvoir les disques qui en valent la peine.