Big Big Train - English Electric Part Two

Sorti le: 01/05/2013

Par Jean-Philippe Haas

Label: Giant Electric Pea

Site: www.bigbigtrain.com

Big Big Train a le vent en poupe depuis 2009 et son The Underfall Yard, presque unanimement salué. En 2012, les Britanniques entamaient un récit musical du quotidien de leur mère patrie, contant les histoires banales ou étonnantes de quelques-uns de ses habitants. English Electric Part One recueillait autant de superlatifs que son prédécesseur et un an plus tard, c’est à la seconde partie de cette chronique anglaise de venir taquiner nos oreilles à peine remises de leurs émotions.

Fier étendard d’un néo progressif moderne, bien produit et débarrassé de la plupart de ses travers, « East Coast Racer » ouvre le disque, soutenu par de belles orchestrations où piano, cordes et cuivres renforcent une dimension symphonique déjà très prononcée, à l’instar de « The Permanent Way » et du grandiloquent final « Curator of Butterflies » aux solos larmoyants. La grande famille Genesis a bien éduqué une série de rejetons dont Big Big Train fait partie : « Keeper of Abbeys » lorgne du côté de la période faste des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix tandis que « Worked Out » évoque plutôt celle de Peter Pabriel (une flûte bucolique et un Hammond ne sont pas étrangers à ce sentiment). « Swan Hunter » aurait quant à lui pu figurer dans l’arsenal solo des ballades de Phil Collins, si ce n’était cette propension à rallonger la sauce pour faire durer le plaisir. Reste le joli « Leopards », seul titre à se démarquer vraiment de ces influences prédominantes, qui nous entraîne sur la plage d’un été insouciant des années soixante.

Tout cela respire la nostalgie à plein nez, mais c’est remarquablement exécuté, mélodique à souhaits, et vous met le grappin dessus, quoi que vous en disiez. Si l’avant-garde du mouvement dit « progressif » a depuis longtemps déserté le Royaume, celui-ci nous livre encore de temps en temps quelques beaux objets, façonnés à l’ancienne, des œuvres finement ciselées qu’on doit à des groupes comme I And Thou, IQ, Diagonal et… Big Big Train.