Hidden Lands - In Our Nature

Sorti le: 07/04/2013

Par Pierre Wawrzyniak

Label: Progress Records

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Il y maintenant huit ans, un quintet répondant au doux nom de Violent Silence signait son second album, Kinetic. L’objet était un solide effort de fusion entre rock et Canterbury présentant la particularité de remplacer la guitare par un second clavier. Fort remarqué, le groupe avait attiré l’attention du monde progressif. Puis, plus de nouvelles…

Aujourd’hui, le fouineur proggueux avide de nouveauté déniche un curieux disque à la pochette plus qu’intriguante : des marmottes au corps de poulet bizutent un mammifère ressemblant à un éléphant dans le lit d’une rivière. Derrière le nom curieux d’Hidden Lands se cachent quatre des cinq membres originels de Violent Silence auxquels s’adjoint un nouveau batteur.

In Our Nature est un superbe effort de Canterbury moderne, prolongeant habilement les sommets d’innovations harmoniques autrefois conquis par les claviers de Dave Stewart (Egg, National Health), d’Alan Gowen (Gilgamesh, National Health, Soft Heap) et d’Eddie Jobson (UK). En effet, le duo formé par Björn Westén et Hannes Ljunghall (compositeur et arrangeur du groupe) fait preuve d’un raffinement prononcé dans le choix de ses sons, toujours chaleureux et travaillés. Étrangement, sans que cela soit rédhibitoire, on sent Bruno Edling (chant) moins à l’aise que dans ses travaux précédents.

Complexe mais aérée, constituée de cycles mélodiques alambiqués mais fluides à l’écoute, la musique d’Hidden Lands est teintée d’un spleen nordique savamment dosé. Un titre instrumental (“ Stiletto Runner ”) se distingue des autres par une incursion dans la musique électronique répétitive se résolvant dans des cascades d’arpèges de claviers aux mélodies travaillées. La réussite totale est ici permise par une production impeccable et le haut niveau technique des musiciens, éléments récurrents chez Progress Records.

Au final, voici un album, innovant dans ses choix esthétiques et audacieux dans ses compositions, qui tombe à pic pour les amateurs de canterbury. On espère que l’excellence d’une telle formation sera scandée par la presse spécialisée et non tue dans… un violent silence.