Höstsonaten - The Rime of The Ancient Mariner – Chapter One

Sorti le: 30/08/2012

Par Jean-Philippe Haas

Label: AMS Records

Site: www.zuffantiprojects.com/hostsonaten

Tôt ou tard, Musea se serait emparé du concept, pour nous pondre un énième Colossus Project fait de titres disparates extorqués à des artistes en mal d’exposition médiatique. Heureusement, Fabio Zuffanti a eu la bonne idée de mettre enfin en forme ce projet mûri de longue date. Il ne se passe d’ailleurs pas une année sans que l’éminent bassiste italien ne figure au générique d’un album associé de près ou de loin au rock progressif. Quand ce n’est pas avec Finisterre, Maschera Di Cera ou en solo, il trouve encore le temps de composer pour Höstsonaten, son groupe de prog « classique » typiquement inspiré des ténors des années soixante-dix, avec Genesis en première ligne. Si musicalement, on s’y retrouve toujours plus ou moins, pour peu que la production soit à la hauteur, un certain nombre de points faibles viennent en général plomber les bonnes intentions initiales de ce genre de sorties, comme des textes naïfs ou mal écrits et un chant en anglais maltraité par un accent à couper au couteau, lorsque ce n’est pas tout simplement sa justesse qui fait défaut. Mais ces défectuosités ne sont pas à craindre sur The Rime of The Ancient Mariner – Chapter One qui jouit d’un texte de Samuel Coleridge, superbe poème popularisé chez les non-initiés en 1984 par l’épique titre du même nom d’Iron Maiden. Les chanteurs quant à eux ont soigneusement été sélectionnés. Alessandro Corvaglia, notamment, donne une vraie crédibilité à l’ensemble grâce à une voix rocailleuse et assurée, pleine de lyrisme et d’emphase. Les ambiances pastorales, renforcées par la flûte ou la guitare classique, côtoient des chevauchées hard prog et des envolées glorieuses soutenues avec force Mellotron. Des interventions du saxophone ou de l’accordéon donnent une véritable valeur ajoutée à cette épopée maritime baignée de surnaturel. Zuffanti fait de ce premier volume une œuvre très typée, mais réfléchie, bien construite et dotée d’une belle unité musicale. Il ne reste plus qu’à espérer une seconde partie aussi réussie.