Moon Safari - The Gettysburg Address

Sorti le: 10/04/2012

Par Florent Canepa

Label: Blomljud Records

Site: www.moonsafari.com

Le nouvel album de Moon Safari est en réalité la mise sur disque d’un concert donné par le groupe en mai 2011 au Majestic Theater de Gettysburg, à l’occasion du Rosfest. Le festival américain avait en effet reçu la bande suédoise qui livre ici le premier témoignage live de sa carrière, après trois albums.

Un groupe qui oscille entre hymnes joyeuses et séquences instrumentales, à commencer par l’ouverture du disque, très réussie. Il nous invite à réinventer en avançant un rock progressif teinté seventies, proche de groupes comme IQ, Marillion (les claviers) et parfois même Queen (les harmonies vocales). De ce côté-là, calmons nos ambitions, comme on peut vite l’entendre. Les voix principales, assurées par le clavieriste et le guitariste acoustique du sextet n’emballeront pas tout le temps et l’énergie manque d’aisance. Mention spéciale donc à l’ensemble des voix qui fonctionne, souvent, et a le mérite d’apporter cette petite touche qui évite la fadeur.

Côté son, pas de souci de mixage, l’ensemble met bien en valeur les différents instruments. On regrettera un clavier presque trop présent parfois car finalement pas bien renversant. Et pourtant, on se souvient du réussi Blomljud, qui n’avait pas à rougir de ce côté-là. Quelques basses rondement fortes continueront de nous expliquer alors que la qualité sonore restituée n’est pas à son paroxysme.

Au détour des accroches au public (« Yes, I slept with the girl on the cover ») se révèle pourtant un groupe qui, sous le masque sérieux et studieux, n’est pas dénué d’humour. Et celui-ci a su manifestement conquérir un public, enchanté de se laisser porter ce soir-là par la gaieté quasi humoristique de certains morceaux (« The world’s best dreamers », s’achevant comme une jigue). On n’évite pas le potage, avec de vrais morceaux d’harmonica et de flûtes trop racoleurs pour être honnêtes (« Lover’s end part 1 »). Mais on pardonne finalement beaucoup à ce format double durée car il s’écoute avec entrain. En particulier, tout au long de la pièce épique finale qui égrène ses ambiances en trente jolies minutes.

La piste des albums studio restera peut-être la voie la plus évidente pour découvrir un groupe sympathique qui aura d’autres escales à nous offrir, sans nul doute, se rapprochant peu à peu de leurs pères et presque pairs, The Flower Kings.