– (5/6) : Interview de Glenn Esmond (The Butterfly Effect)

Troisième fer de lance de la scène progressive australienne, The Butterfly Effect est, à l’image de Dead Letter Circus, un des groupes actuellement très en vogue au pays des kangourous. Glenn Esmond, bassiste de son état, a accepté de prendre quelques minutes pour les présentations et a partagé son sentiment sur la densité et la qualité de la scène progressive/alternative australienne.

Chromatique : Glenn, merci de nous accorder un peu de ton temps. The Butterfly Effect, ça ne parle pas à beaucoup de monde malgré notre chronique de Final Conversation Of Kings, publiée sur feu-Progressia. Peux-tu faire la présentation du groupe à nos lecteurs ?
Glenn Esmond : Avec plaisir. Nous sommes quatre, venons de Brisbane en Australie et existons depuis dix ans. Notre discographie est composée d’un EP et de trois albums qui ont tous été certifiés disque d’or en Australie.

Vos influences sont très variées, tout comme votre public. Vous touchez différents types d’auditeurs, principalement les passionnés des musiques progressives actuelles. Comment expliquer cet état de fait ? Est-ce dû à des influences particulières au sein du groupe ?
Nous avons tous des goûts divers. On trouve des influences communes comme Tool, Rage Against The Machine ou Jeff Buckley. Certains aiment AC/DC, d’autres Weezer tandis que le reste est accro à Lamb of God ou Soulfly. Nous brassons effectivement très large et cela se ressent sur nos titres et notre son.

Comment a été accueilli Final Conversation Of Kings ?
Nous avons eu beaucoup de retours, pas uniquement originaires d’Australie. Il en est globalement ressorti que c’est un disque qui nécessite plusieurs écoutes et si tu arrives à rentrer dedans, tu l’apprécies pour de bon.

Pour beaucoup, vous êtes une sorte de réponse plus couillue à Muse…C’est une sacrée comparaison non ?
C’est un très grand groupe qui a notre respect, le parallèle est donc des plus flatteurs. Je comprends qu’un titre comme « Worlds on Fire » fasse penser à Muse de par son côté épique mais le genre n’est pas arrivé avec eux, il existe depuis des années et Queen en est d’ailleurs un bon exemple.

Que réponds-tu aux auditeurs qui voient en TBE un groupe progressif ? Avez-vous des affinités avec cette scène ou certaines des formations qui en sont issues ? Aujourd’hui, Coheed & Cambria, Dead Letter Circus et TBE mélangent éléments progressifs et alternatifs et apparaissent comme étant l’avenir du genre…
Plus je vieillis, moins je me soucie des étiquettes. C’est devenu complètement obsolète et pour être franc, je n’ai pas d’avis tranché sur la question dans la mesure où nous cherchons juste à être nous-mêmes. Nous laissons à d’autre le soin de nous affilier à un genre musical. Je ne nous vois pas comme une formation progressive, à la limite plus pop-progressive. Le prog’ est souvent lié aux shredders et ce n’est pas vraiment notre style. Je pense qu’il y a une part de vérité quand tu dis que l’avenir appartient à ceux qui brasseront plus large, sans se limiter au progressif.

Quelle est votre activité actuellement ? Planchez-vous sur des nouveaux titres ?
Nous en sommes au stade des démos de notre quatrième album. Nous avons également un DVD live en cours de montage. Tout devrait être prêt pour 2012.

Vous êtes de Brisbane, ville qui abrite de nombreuses formations progressives comme Dead Letter Circus. On pourrait aussi citer Quandary et Arcane dans un style plus traditionnel. Peut-on parler d’un Big 3 avec Karnivool ? Quels sont, selon toi, les groupes à suivre ?
Karnivool vient de Perth et Cog, que je place dans mon « Big 3 », est originaire de Sydney. Si ça bouge effectivement beaucoup à Brisbane, c’est également le cas dans d’autres villes et ils sont tous deux la preuve que le message passe parfaitement dans le pays. Je pense qu’il faut suivre également Floating Me, Helm, Calling All Cars, Electric Horse, Sleep Parade ainsi que Greenthief.

Que penses-tu de la scène rock australienne actuelle, qu’elle soit mainstream ou progressive ? Dead Letter Circus, Karnivool et vous-mêmes faites partie des rares formations de la sphere prog-alternative à être parvenues à vous faire un nom, au même titre que, dans un genre plus « mainstream », The Living End. Penses-tu qu’elles se placent dans la continuité de leurs prestigieux aînés comme INXS, Midnight Oil, Men at Work ou The Baby Animals ? A quoi doit-on un tel niveau de qualité ? Est-ce dû à l’héritage laissé par des groupes déjà établis ?
Je pense que nous sommes en train de prendre la relève de ceux que tu cites, auxquels il faut rajouter Cold Chisel, Australian Crawl ou Rose Tattoo, pour n’en mentionner que quelques uns. Notre situation géographique renforce la cohésion ainsi que l’entraide entre les différentes formations. Une partie du public fait de longs trajets pour aller aux concerts et est donc exigeant, ce sont autant de facteurs qui renforcent la motivation !

Aura-t-on un jour la chance de vous voir en Europe ?
En fait, nous y avons déjà joué trois fois, dont une à Paris. Nous n’avons qu’une envie, y revenir dès que notre prochain album sera terminé. J’ai un doux rêve, celui de pouvoir y constituer un noyau de fans et de revenir jouer pour eux régulièrement.

Le mot de la fin ? Un message pour nos lecteurs ?
Je vous invite à garder un œil sur notre page Facebook. Et j’en profite pour vous remercier pour cet entretien.