ToeHider - To Hide Her

Sorti le: 15/01/2012

Par Dan Tordjman

Label: Bird’s Robe Records

Site: www.toehider.com

Chromatique vous a rabâché les oreilles avec ToeHider dans son dossier sur le rock progressif australien. On aurait pu également pousser au harcèlement en chroniquant les 12eps in 12 months sortis tout au long de l’an dernier. A vrai dire, l’idée nous a bien traversé l’esprit, mais lorsque nous avons appris qu’un véritable album était en cours d’enregistrement, il y a eu de quoi hésiter. Ne sachant pas exactement à quoi nous attendre, nous avons pensé que cela valait certainement le coup de patienter. Nous avons eu raison, sans toutefois savoir ce que pouvait nous réserver ce diable de Mike Mills. Devant la qualité des douze albums sortis, il y avait fort à parier que To Hide Her allait être un melting-pot de tout ce qu’il avait pu proposer auparavant. C’était effectivement le cas, et l’Australien a placé la barre très haut.

Si vous avez lu l’entretien consacré à ToeHider, vous ne serez pas surpris d’entendre un hommage réussi et évident à Queen sur « The Most Popular Girl in School » (aux doux relents de A.C.T, par ailleurs), sur le titre éponyme et le génial « Giants Who Walk With Man » faisant sans doute figure de sommet du disque. Mais cet album cache aussi de délicieux petits moments de calme nommés « Fireside » et « In This Time » qui font mouche sans verser dans la guimauve.

Toujours dans le même article, vous n’aurez pas oublié non plus le penchant prononcé de Mike Mills pour la dérision et l’amour du second degré, en particulier celui du plagiat volontaire (une forme d’hommage semble-t-il trop souvent perçue (à tort) par d’autres webzines comme un manque d’inspiration et une solution de facilité, prétexte au lynchage rédactionnel et enfin, révélatrice d’un manque d’ouverture d’esprit). Des lors, vous ne serez pas outrés d’entendre cette référence à une certaine Vierge de ferraille (eh oui, ça rouille avec le temps) ayant pour nom « Everybody Knows Amy ». Il en va de même pour « Daddy Issues » et son clin d’œil inattendu au « Every Little Thing She Does Is Magic » de Police.

Bien accompagné par ses camarades Amy Campbell (basse & chœurs), Lachlan Barclay (guitare & chœurs) et Richard Evensand (batterie & chœurs, ex-Soilwork), Mike Mills a tenu sa promesse. To Hide Her est une vraie réussite. Le groupe n’a plus besoin de se cacher et vient boxer dans la même catégorie qu’A.C.T, en proposant une musique aux influences évidentes, mais dont on parvient à extraire du mélange, de prime abord indigeste, une substantifique moelle qui la rend goûtue. Dans ce cas présent, le coté cabotin propre à certaines influences pousse au sadisme, au point d’en redemander. Pas sûr cependant que les plus fermés et conservateurs d’entre vous y trouvent leur compte. Pour les autres, nous ne saurions que trop vous conseiller d’aller jeter non pas une, mais deux oreilles sur les 12eps in 12 months. C’est de la bonne, de la pure ! Plongez-y le nez, les yeux fermés ! Well done, mate !