Dogma - Ethnic-Methnic

Sorti le: 08/12/2011

Par Dan Tordjman

Label: Autoproduction

Site: www.dogma.am

L’Arménie n’est pas spécialement connue pour être un vivier de groupes progressifs : voilà qui pousse à aborder Dogma avec prudence. Derrière ce nom pouvant prêter à confusion (puisque le film culte de Kevin Smith porte le même nom) se cache un groupe mené par Vardan (basse) et Heno (guitare) Grigoryan, tous deux musiciens reconnus en leur pays, notamment pour avoir joué dans Manic Depressive Psychosis. Ils sont accompagnés par Derik Vardumyan à la batterie et la délicieuse Zara Gevorgyan au chant. Nouvelle surprise : le chant est presque exclusivement en arménien, raison de plus de se laisser transporter, fermer les yeux et décoller.

Dès premières secondes du disque, le décor est planté : les guitares sont reines, à la croisée des chemins d’Iron Maiden et d’Opeth (« My Games » et « Impudent » en sont un exemple évident), et apparaissent en parfaite fusion avec la voix de Zara, ourlant des mélodies typiques et chères à l’Arménie. D’ailleurs, son chant tantôt saccadé tantôt follement lyrique n’est pas sans rappeler le travail que propose la pianiste Aziza Mustafah Zadeh. Entre deux morceaux énervés, une petite accalmie comme « Awakening » est bienvenue, avant de repartir sur les rythmes effrénés de « Fairytale » et du déjanté « Matchmaking ». Le disque se clôt en beauté, sur la pièce la plus progressive de l’album, « I’ll Stay Here », dont la montée en puissance pourrait ne pas être reniée par un certain Daniel Gildenlöw.

Pour un premier essai, Dogma n’est pas loin du coup de maître. La cohérence de l’album est à saluer, même si l’on est en droit d’attendre davantage de folie (pourtant, il y en a, sur Ethnic-Methnic) et de variété. Peut-être qu’à l’avenir la présence de claviers et, pourquoi pas de cordes, pourrait ajouter davantage de relief. Mais ne faisons pas la fine bouche : le potentiel est bien là et il est très prometteur.