Kylesa – Les avez-vous ?

C’est une succession d’élans discographiques de qualité qui fait de Kylesa un groupe incontournable de la scène metal sludge. N’en déplaise à certains, cette formation originaire de Savannah, Géorgie, allie force et émotion dans un univers qui côtoie parfois celui du progressif. C’est avec la guitariste et chanteuse Laura Pleasants, brève dans ses réponses, que Progressia essaie d’en savoir davantage sur le dernier album en date, Spiral Shadow, publié chez Season of Mist et sur la carrière de cet ensemble américain.

Progressia : Spiral Shadow a été publié très rapidement après Static Tensions. Cela correspondait-il à une envie de réparer des choses qui ne vous plaisaient pas ou était-ce tout simplement la motivation d’écrire ?
Laura Pleasants : Nous avons juste eu la motivation de composer. Nous commencions à travailler avec un nouveau label et voulions leur remettre quelque chose de consistant.

Peux-tu détailler l’évolution de votre son au fil des albums ?
C’est une progression organique naturelle. Nous avons incorporé quelques-unes de nos sources d’inspiration les moins évidentes sur les deux albums précédents, peut-être même plus. Je voulais à titre personnel ajouter davantage de dynamique et de mélodies spatiales aux chansons. Il fallait que notre musique respire et je pense que nous sommes devenus de meilleurs compositeurs, en affinant notre pratique.

Tu es une fanatique de pédales d’effets. Comment les choisis-tu ? Lesquelles sont tes préférées ?
Tous ces fabricants de sons me fascinent depuis très longtemps. Je pense que les sons sous-marins sont mes préférés, tout comme les phasers et les delays.

Ta façon de chanter a aussi beaucoup changé, elle est devenue plus mélodique, moins criée…
J’ai essayé quelque chose de différent, tout en forçant sur ma tessiture. Lorsque nous reprenions « Set the Controls For the Heart of the Sun » de Pink Floyd il y a quelques années, je me suis rendu compte que je pouvais varier les plaisirs. Avec les nouveaux titres, je me suis rendu compte que tous les morceaux ne nécessitaient pas de cris ou de hurlements, sans perdre en émotion pour autant.

Tu ne caches pas tes influences, en particulier Black Sabbath. Peux-tu revenir sur ton parcours musical ?
C’était effectivement mon groupe préféré avec Pink Floyd quand j’ai débuté l’apprentissage de la guitare. Mes influences et mon parcours sont cependant variés. J’aime le punk et le rock alternatif, le rock tout court et le metal… Je voue un culte à Judas Priest, mais aussi à Black Flag, Melvins, Danzig, Soundgarden, Fugazi, Can et aux vieux groupes de krautrock, la liste est longue. J’ai grandi en regardant MTV et Headbanger’s Ball, à l’époque où le grunge était prédominant.

Le rock progressif peut-il prendre place dans votre sludge où les règles sont extrêmement définies ?
Nous cassons les règles et faisons ce que nous voulons. Je ne pense donc pas qu’une seule étiquette nous conviendrait !

Comment se passe la cohabitation entre les deux batteurs ? As-tu réellement l’impression qu’elle apporte quelque chose ?
C’est vraiment super car cela apporte une valeur ajoutée, bien que ce soit un peu plus subtil que ce que peuvent peut-être penser les gens.

Comment s’est passée cette signature avec Season of Mist qui vous a concocté un super packaging pour votre édition limitée ?
Nous avons toujours aimé la diversité de leur écurie. Ils semblaient convenir et nous étions prêts pour un peu de changement.