DGM – Prog metal à la rital

Rescapé parmi la multitude de groupes italiens ayant passé l’arme à gauche dans le metal progressif depuis deux décennies, DGM se paie aujourd’hui le luxe de sortir un DVD assorti d’une compilation de ses meilleurs titres spécialement ré-enregistrés. L’occasion rêvée d’en savoir davantage avec le bassiste de cette sympathique formation transalpine qui a su, au fil d’albums de qualité, se construire de solides épaules dans le milieu.

Progressia : Vous êtes l’un des rares groupes à avoir survécu dans ce genre musical surpeuplé. Comment expliques-tu votre longévité alors qu’un grand nombre de formations similaires ont disparu ?
Andrea Arcangeli : Nous ne sommes pas les seuls survivants italiens, d’autres continuent à tracer leur route. En revanche, il est vrai également que, tout au long de notre carrière, beaucoup n’ont pas suivi… C’est marrant, je ne m’étais d’ailleurs jamais posé la question. Si je prends un moment pour y réfléchir, la première réponse qui me vient à l’esprit, c’est que DGM est probablement bien plus qu’un simple groupe. Pour chacun d’entre nous, la chose la plus importante, c’est la relation qui nous unit. Nous sommes des amis et des personnes avant d’être des musiciens. Cette manière de penser nous permet de trouver la bonne équipe et d’écrire de la musique sans nous préoccuper de ce qui se passe autour de nous. La plupart des groupes se forment dans le but de profiter des modes musicales du moment ou jouent dans l’idée de devenir des rock stars en quelques mois… Il n’est donc pas étonnant qu’ils disparaissent rapidement.

A propos de vos concitoyens, que penses-tu du succès de Rhapsody of Fire ?
Ils sont arrivés au bon moment, ont représenté quelque chose d’original dans le power metal épique des années quatre-vingt-dix, et ont été l’un des pionniers à utiliser toutes ces orchestrations. Ils ont été très fortement soutenus par leur label Limb Music Products, très réputé à l’époque. Je suis certain que Limb Schnoor a énormément investi dans Rhapsody of Fire, ce que tout label manager sérieux devrait faire. Or cela ne se produit plus de nos jours.

Penses-tu que les changements de personnel de ces dernières années ont affecté votre image et votre façon d’écrire de la musique ?
Il y a effectivement eu de nombreux changements mais ils ont été salutaires. En ce qui concerne la musique, il n’y a pas eu d’évolution dans la façon d’écrire car tous les titres sont le fruit de nos sentiments et ne répondent à aucun schéma préétabli. Chacun d’entre nous, ancien comme nouveau membre, est totalement investi dans la composition depuis son premier jour chez DGM. Notre son a évolué, notamment grâce à la guitare plus fraîche et plus agressive de Simone Mularoni, Emanuele Casali a apporté son savoir-faire en matière d’harmonies aux claviers, et Mark Basile a posé la cerise sur le gâteau avec son talent de chanteur. Pour ce qui est de l’image, s’il y a eu des changements, c’est probablement en mieux !

Votre musique est plus heavy que progressive. Quels artistes vous ont le plus influencés ? Vous sentez-vous plus proche de Symphony X que de Dream Theater ?
DGM possède les deux aspects. Nous sommes heavy avec la classe en plus (rires). Chacun d’entre nous a un bagage musical riche et varié, de la pop au metal en passant par le funk et le jazz. Dans le domaine du metal, les groupes les plus importants pour nous ont vraisemblablement été Symphony X, Ark, Jorn Lande et Dream Theater, bien que notre musique ait toujours été moins complexe que la leur.

Le concert de Synthesis a été tourné à Rome. Comment avez-vous eu l’opportunité de filmer ce DVD ?
Pour nos quinze ans de carrière, nous avons participé à l’Italian Headbanger Fest. La première chose à laquelle nous avons pensé, c’est de graver cette journée de la meilleure façon possible. Le DVD a été notre première et seule réponse. Nous avons décidé de procéder ainsi pour plusieurs raisons : il s’agissait du quinzième anniversaire, nous jouions en tête d’affiche chez nous, et nous avions toujours eu envie d’interpréter quelques anciens titres avec le nouveau DGM.

Avez-vous des opportunités de jouer hors d’Italie ?
Depuis trois ou quatre ans, il est devenu plus facile de jouer à l’étranger que chez nous. L’Amérique, la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal et quelques autres pays ont manifesté un grand intérêt pour DGM.

Pourquoi avoir inclus une compilation au DVD ? Et pourquoi enregistrer à nouveau d’anciens titres ? N’en étiez-vous pas satisfaits ?
Synthesis était une chance de regrouper toutes nos idées avec la formation actuelle. Lorsque nous avons planifié le DVD, nous avons décidé d’y inclure également ces huit anciens morceaux pour nos fans, ainsi qu’un making-of de FrAme, deux titres inédits et quelques images en coulisses. Bref, cela faisait un bout de temps qu’on y songeait, il fallait juste trouver le bon moment et piocher dans le répertoire pour y trouver les morceaux qui s’adapteraient parfaitement au style des nouveaux membres. Je crois que nous y sommes parvenus. Le son était très bon à l’époque où ces albums ont été enregistrés, nous avons simplement souhaité donner une nouvelle interprétation de ce que nous avions fait par le passé, et faire en sorte que Simone, Emanuele et Mark s’approprient ces vieux titres.

Synthesis est-il une façon de satisfaire votre base de fans tout en essayant de toucher de nouveaux auditeurs ? Conquérir de nouveaux fans est toujours intéressant, mais ce n’est pas notre principal but. Le plus important reste d’être contents de nos réalisations. Si par ailleurs les gens apprécient ce que nous faisons, c’est un cadeau supplémentaire.

Peux-tu nous parler de vos projets immédiats ou futurs ?
Nous revenons de Belgique et de Sardaigne. Nous attendons le printemps pour quelques concerts avec Pagan’s Mind, en mai à Genk en Belgique et d’autres dates à confirmer aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Nous verrons d’ici quelques semaines. Actuellement, nous aimerions faire la promotion de Synthesis, il n’est donc par encore question de proposer de contenu inédit pour un éventuel album à venir.

Le mot de la fin ?
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