YOSO

23/10/2010

Z7 - Pratteln

Par Christophe Gigon

Photos: Claude Wacker

Site du groupe : http://www.myspace.com/yosohq

Setlist :

Yoso / Girl Goodbye / Hold On / New Revolution / Yes Medley / Cinema / Where You'll Stay / Open Your Eyes / Acoustic Solos / Africa / Changes / Walk Away / Bobby's Feature / Owner of a Lonely Heart / Drum/Bass Features / Path to Your Heart / Rosanna / To Seek the Truth / Hold the Line / Louisiana Blues
Si la sortie du premier album de la formation, baptisé Elements, a déçu par son manque flagrant d’originalité et sa furieuse ressemblance avec Toto, et ce malgré la présence de Billy Sherwood (Yes), l’épreuve de la scène allait-elle redorer l’image de cette hydre bicéphale ?

Comme l’annonce pompeusement l’affiche promotionnelle, voilà le groupe qui mêle la magie de Yes avec la voix de Toto. S’il semble déplacé de discuter cette assertion à propos de Bobby Kimball, chanteur originel de la formation californienne, de quel Yes parle-t-on ? Celui des années soixante-dix ? Du Yes commercial et hollywoodien de l’ère Trevor Rabin  ? Du Yes noyé dans les années quatre-vingt-dix au line-up en perpétuel changement (sic) ?

Pour cette tournée, le guitariste Johnny Bruhns de Roundabout (tribute band de Yes) – qui se permet l’audace de mimer avec classe Steve Howe et Trevor Rabin tout comme Steve Lukather (Toto) – et le batteur Scott Connor de Gabble Ratchet (tribute band de Genesis) accompagnent donc l’hyperactif Billy Sherwood à la basse et le flegmatique Tony Kaye, claviériste originel de Yes.

Yoso doit convaincre un public tout simplement absent pour cette date suisse. Et si la prestation s’avère bien plus convaincante sur scène qu’en studio, le comportement de Bobby Kimball confine étonnamment au ridicule ! Billy Sherwood, le sauveur à plusieurs reprises de Yes en des périodes de trouble, sait reporter l’attention sur lui avec un jeu de basse flamboyant, tel un jumeau naturel de Chris Squire au charisme incroyable.

Les musiciens se sont bien gardés en outre de ne pas froisser diverses susceptibilités en interprétant des titres sur lesquels au moins un des membres a jadis participé. L’ébouriffant « Yes Medley » ne contient que des morceaux du premier Yes puis du « Yes américain » (exit l’ère Rick Wakeman). Même le décrié Open Your Eyes de 1997 produit par Billy Sherwood voit l’un de ses titres joués pour l’occasion parmi les plus grands hits de Toto.

Naturellement la setlist se voit complétée par des extraits d’Elements écrits par les rôles principaux de cette formation, dont la légitimité prête au questionnement, et qui ne sont d’ailleurs pas du goût de tout le monde, Steve Lukather en tête. En relevant le niveau d’un album bancal qui n’aura suscité parmi le public aucune envie de se déplacer pour l’événement, les Anglo-saxons ont permis cependant aux quelques personnes présentes de se délecter d’un bon concert en pleine semaine.