Pure Reason Revolution

07/10/2010

International - Paris

Par Maxime Delorme

Photos:

Marjorie Coulin

Site du groupe : http://www.purereasonrevolution.co.uk

En l’espace de deux productions, les Anglais sont parvenus à dresser un portrait pertinent de la musique progressive contemporaine. Après The Dark Third dont l’effort de complexité et de structure sont à saluer, le groupe aura pris un virage à quatre-vingt-dix degrés en proposant avec Amor Vincit Omnia une superbe electro pop d’avant-garde. En amont de la sortie le dix-huit octobre prochain de Hammer and Anvil, la formation a décidé d’en présenter les contours lors d’un concert gratuit dans un bar parisien.

Après le passage de deux formations aux prestations peu mémorables, la foule se densifie pour accueillir Pure Reason Revolution, dont c’est la seconde date d’une tournée de trois concerts. Les Britanniques ouvrent sur « Les Malheurs », premier titre d’Amor Vincit Omnia, pour mettre l’auditoire en jambe, et dont les réactions ne tardent pas à fuser : ça bouge oui, et pas qu’un peu.

Le groupe lève le voile en interprétant « Black Mourning », l’un des nouveaux titres disponible en téléchargement gratuit et single probable de ce troisième album. L’efficacité est au rendez-vous tout comme la puissance de la guitare gonflée pour l’occasion. « Valour », ses alternances de passages calmes et violents et son chœur à trois prend le relais, suivi du titre « Patriarch » pour lequel Chloë Alper se débarrasse de sa basse pour venir grossir les rangs d’une troisième guitare. « Last Man, Last Round » et son introduction a capella ainsi que le morceau d’ouverture « Fight Fire » terminent ce tour d’horizon.

En bonus, le quartette reprend quelques classiques dont « Deus Ex Machina » et « Bright Ambassadors of Morning ». S’il est encore difficile de juger Hammer and Anvil dans son intégralité, le concert se déroule sans grand incident. La symbiose entre Jon Courtney et Chloë Alper lors de leurs duos de chant opère à merveille, la discrétion de Paul Glover n’est remise en cause que lors de breaks furieux ou lors d’une attente prolongée après « Deus Ex Machina » avec un Jamie Wilcox en pleine déconfiture de pédales d’effets.

Globalement, l’énergie libérée confère une tout autre dimension aux compositions les plus atmosphériques alors que la touche visuelle s’avère totalement absente au regard de la salle dans laquelle les musiciens se produisent : les lumières restent fixes et les spectateurs ne bénéficient d’aucune projection vidéo. Le concert se conclut sur « Arrival/The Intention Craft » à la suite duquel Jon Courtney annonce une véritable tournée à suivre pour bientôt.