The Murder of My Sweet – C’est un serial killer !

Avec Mind’s Eye, l’insatiable Daniel Flores avait occupé ces mêmes colonnes il y a un peu plus de deux ans. Aujourd’hui le batteur à tout faire revient avec The Murder of My Sweet, projet au style plus direct et accrocheur. Progressia a mené l’enquête.

Progressia : Lors de l’interview de Mind’s Eye, tu avais mentionné la présence d’Angelica sur un projet alors nommé The Black Candle Wedding. Pourquoi cet autre nom ?
Daniel Flores: Pour être franc, les quelques titres que nous avions composés à l’époque étaient d’assez bonne qualité mais ne collaient pas réellement avec la voix d’Angelica. Nous avions alors le choix entre continuer dans la même voie, en sachant que nous ne tirerions pas grand chose d’elle, et repartir de zéro afin de lui permettre d’être plus à l’aise avec la musique.

Des titres ou des idées de cette époque ont-ils été utilisés pour The Murder of My Sweet ?
« Kiss of Death » a été composé à cette période, le reste est inédit.

Comment as-tu recruté les musiciens qui forment ce nouveau projet ?
Johann est mon acolyte dans Mind’s Eye. Daniel Palmqvist n’a jamais traîné très loin de nous… en fait il a vu un peu de lumière et il est rentré (rires). Plus sérieusement, Daniel a fait des sessions pour des artistes que je produisais. C’est un des rares musiciens qui se soit aussi vite adapté à ma manière de travailler en tant que producteur. Nous sommes avons le même âge, et il y fort à parier que cela a des conséquences positives sur notre connivence. Nous sommes sur la même longueur d’onde. J’ai fait la connaissance d’Andreas à travers un groupe danois nommé Zool, très influencé par Black Sabbath. Il est aussi tordu que moi, et c’est probablement pour ça qu’on s’entend bien (rires). Les échanges que nous avons eus ont été très enrichissants. Andreas n’a pas une grande expérience de studio mais je suis sûr qu’à l’avenir il sera très sollicité.

Il semble qu’un mystère persiste autour du nom du groupe. Peux-tu nous en dire plus ? De même, en écoutant l’album on pense à un concept, quelque chose qui fait penser à des films d’horreur, ou au Dahlia Noir, quand ce n’est pas à l’œuvre d’Alfred Hitchcock.
Angelica et moi-même avions les idées de base qui ont été complétées par les autres musiciens. Les structures étaient déjà là comme la plupart des textes. Ces mêmes textes rappellent le côté cinématographique que tu évoques. In fine, je dirais que c’est une sorte de script. Je dresse là un parallèle car il m’arrive de composer des musiques pour des courts-métrages. Pour moi, cela revient à recevoir ledit script ou scénario en question et à me mettre à composer. C’est une manière de créer qui me convient, malgré mes autres projets en tant que musicien.

Cette approche est utilisée également chez Mind’s Eye. Nous avions déjà évoqué le sujet à propos de A Gentleman’s Hurriance. Si l’idée peut paraître séduisante, n’as-tu pas peur finalement de t’engluer dans une forme de routine, à composer ainsi ?
Je ne suis pas très expérimenté, Je ne suis pas le plus grand compositeur de l’histoire, loin de là. Je commence seulement à gratter la première couche. Je suis persuadé de pouvoir faire bien mieux encore. Du point de vue de l’auditeur, on peut croire que j’ai atteint une forme d’épanouissement artistique. C’est faux ! Je n’en suis qu’aux prémices : je n’ai ouvert qu’une seule porte et j’aspire à en ouvrir d’autres. Cette manière d’écrire pour des courts métrages s’applique selon moi parfaitement à la composition d’un album, et ce, sans avoir vu le film pour autant. Je viens d’Amérique du Sud où les gens ont l’habitude de fermer les yeux pour voir des choses et se persuader ainsi de les réaliser. C’est en grande partie comme ça que je fonctionne, tant pour The Murder of my Sweet que pour Mind’s Eye.

Quels sont les aspects de ta musique pour lesquels tu sens qu’une évolution reste à venir ?
Il y en a tellement. Je pense que le défi le plus intéressant serait d’arriver à piéger l’auditeur, en faisant par exemple un cocktail avec un peu de progressif et un peu de rock.

Divanity repose-t-il donc sur un concept ?
Je suis un grand fan de jeux vidéos. J’ai joué au jeu Hitman dont je suis devenu très grand fan. Je me suis surpris à penser : « hmmmm… l’histoire est plutôt pas mal », et je me suis très vite retrouvé à faire une fixation sur les histoires de meurtre et à faire des recherches sur le sujet dans les livres et sur Internet. Une de mes réflexions a été la suivante : « Est-il réellement possible qu’un type ait pu faire ça ? ».

Quels sont les films qui ont pu t’influencer et te guider dans cette voie ?
Je te répondrais Murder, My Sweet, mais également The Spirit de Frank Miller et son chef d’œuvre qu’est Sin City.

Serais-tu vexé si quelqu’un te disait que votre musique est super et qu’elle ne déparerait pas sur la bande originale de Twilight ?
Je ne sais pas comment je devrais le prendre si on me posait une telle question. Ce serait à la fois sympa et réducteur. En terme de publicité, en revanche, ce serait génial.

Peut-on espérer vous voir sur scène ?
Nous l’espérons mais il est encore trop tôt pour prétendre être jouer en tête d’affiche. Si on nous propose d’ouvrir pour un autre groupe, nous serons évidemment preneurs !

Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Tout d’abord merci à vous pour l’intérêt témoigné à The Murder of My Sweet. Je remercie également ceux qui poseront une oreille sur le disque en espérant qu’ils l’achèteront. Je peux paraître vieux jeu mais vous n’avez pas idée de la quantité de travail que cela représente. Quoi qu’il en soit, merci à vos lecteurs et à vous pour votre fidélité.