Paolo Baltaro – Paolo Baltaro

ENTRETIEN : PAOLO BALTARO

 

Origine : Italie
Style : pop rock prog et psyché

Musicien et chanteur déjà bien connu du microcosme progressif, notamment grâce à ses anciens groupes et projets (Arcansiel pour ne citer que le plus célèbre), Paolo Baltaro se lance enfin dans une carrière solo avec un premier album détonnant, frais, dynamique et résolument moderne, à mille lieues de ce que nous proposent habituellement les formations transalpines à la fâcheuse tendance de se complaire dans un passé révolu.

Progressia : Peux-tu brièvement te présenter et nous résumer ton riche parcours musical ?
Paolo Baltaro
: Je vis dans le nord de l’Italie où je possède mon propre studio d’enregistrement et un chien ! Je travaille en tant que producteur et ingénieur du son pour gagner ma vie. Je reste un musicien avant tout qui aime créer ses propres disques, le seul but de ma vie.

Low Fare Flight to the Earth est ton premier véritable album en solo, brillamment produit et au propos musical très accessible. Aurais-tu comme but caché de toucher le plus grand public possible et pas seulement celui du progressif habituel ? (rires)
Je suis découvert ! (rires) Ce n’est pas à proprement parler un disque de progressif même si je reste très influencé par mon précédent travail avec Arcansiel. J’adore la musique progressive, c’est un fait, et beaucoup de gens acquerront probablement ce premier album par le biais d’Arcanciel. J’espère en outre qu’ils aimeront une musique qui peut sembler de prime abord plus simple et « commerciale ».

Certaines similarités sont perceptibles avec les compositions de John Mitchell dans ses différents projets (Kino, The Urbane, Frost* ou It Bites). Serait-ce une influence ?
Il ne m’a pas véritablement influencé. En revanche, ce serait mentir que de nier que j’apprécie énormément son travail et sa musique.

Quelles sont selon toi les principales différences entre ce premier enregistrement et tes précédents projets (Arcansiel, Roulette Cinese, MHMM, S.A.D.O.) ?
Low Fare Flight to the Earth apparaît comme une œuvre extrêmement intime et très autobiographique. Les autres projets contenaient également une écriture personnelle que je mixais cependant avec celles de mes camarades. Il était question de parvenir à formuler une musique à l’image des personnalités présentes, même si une volonté de creuser vers des « couches plus intimes » me tiraillait.

As-tu travaillé tout seul le son et la production ?
Oui même si des amis ont pris part à certaines séances d’enregistrement. Cet album parle de ma vie privée et mon entourage en fait partie. Ils ont donc été les bienvenus dans ce projet !

Peux-tu nous les présenter ?
Gianni Opezzo, un génie, Sandro Marinoni, un autre génie, Alo Sogno, mon frère, qui est également un génie (rires), Barbara Rubin qui chante comme un ange affamé et qui joue du violon comme un guitar hero, Pier Michelatti qui possède le meilleur son de basse du monde entier et Davide Trevisio, fou et terrifiant. J’adore vraiment tous ces gens du fond du cœur !

Qui donc a décidé de sortir ce premier album dans un coffret LP + CD dont la technique d’enregistrement est à la pointe du progrès ? D’ailleurs, que penses-tu de cette stratégie marketing ?
J’en suis l’instigateur et c’est une propriété intellectuelle de Banksville Records / KMP Productions. Ce système de rendu sonore exceptionnel a été utilisé pour la première fois sur Do Not Disturb de MHMM. Le procédé d’enregistrement est exposé sur le site web de Banksville. C’est une technologie révolutionnaire nommée Rewave. J’ai ensuite suggéré à Musea d’utiliser ce concept pour mon album solo.

Etant Italien, pourquoi dès lors publier cet album sur une maison de disques française ?
Car j’adore la France pour avoir vécu à Quimper et à Reims quand j’étais enfant. La principale raison reste cette admiration que je voue au travail acharné de Musea et sa renommée internationale. Ils avaient déjà publié Swimming in the Sand d’Arcansiel en 2002. J’étais alors très fier et heureux de travailler avec l’inénarrable Bernard Gueffier. C’est pourquoi j’ai décidé de remettre ça avec Low Fare Flight to the Earth.

Comment se présentent les retombées commerciales de cet album ?
Je suis très heureux d’avoir pu achever un disque aussi abouti que celui-ci après plus de deux ans de labeur acharnée. C’est pourquoi ce bonheur me suffit. Je n’attends rien de potentielles ventes faramineuses. Je suis réaliste. Je ne demande rien, ça me suffit. Du reste, je ne sais rien des éventuels revenus financiers car il est encore trop tôt. On verra bien…mais je m’en fiche un peu, pour être franc.

En espérant que la bonne critique de ton disque sur Progressia t’aidera à faire connaître ta musique loin à la ronde car tu le mérites. Je sais que tu as lu attentivement ce compte rendu. Partages-tu l’avis émis ?
Je n’aurais rien à y ajouter car je partage complètement ton avis. C’est fantastique de lire que d’autres personnes apprécient notre travail. C’est un beau cadeau et j’espère vivement que beaucoup d’autres amateurs seront d’accord avec ta chronique et qu’ils me rendront riche et célèbre ! (rires). Courez vite en acheter un exemplaire et jouissez-en ! (rires)

Quels sont tes derniers achats musicaux en date ?
Le Greatest Hits de Freddie and the Dreamers car j’adore son travail. La chanson « Do the Freddie » est un véritable médicament qui me rend heureux quand je suis un peu déprimé. Wild Things Run Fast de Joni Mitchell, parce que je n’en possédais qu’un album gravé. Ce disque est trop bien pour se contenter d’une vulgaire copie, à se procurer d’urgence ! Sigur Rós avec Heima a également réussi un superbe album. J’étais déjà tombé amoureux fou de ce groupe depuis Von et Agætis byrjun. Parfois, j’ai vraiment besoin de les écouter pour me maintenir en vie. Sérieusement, c’est la classe !

Quels sont les groupes ou les artistes musiciens qui t’ont donné l’envie de faire ce métier ?
Les Beatles comme tout le monde je présume, et Burt Bacharach quand j’avais huit ans. Plus tard sont arrivés les « suspects habituels » : Pink Floyd, King Crimson mais aussi Iron Maiden, Sigur Rós, les Sex Pistols, John Coltrane et plein d’autres. Je reste très éclectique comme vous pouvez le constater !

Comment s’annonce l’avenir ?
Je suis en train d’essayer de planifier actuellement une tournée en Europe, mais c’est un projet qui s’avère périlleux. Je suis d’ailleurs toujours à la recherche d’un agent et d’un promoteur ainsi que d’une équipe de musiciens ! Comme tu le vois, ce n’est pas gagné ! Sinon, je suis déjà en train de me mettre à la tâche pour mon deuxième album en solo.

Le mot pour conclure ?
Longue vie à Progressia ! Le rock progressif ne mourra jamais, le punk n’est pas mort et moi non plus ! Tout roule !

Propos recueillis par Christophe Gigon

site web : Paolo Baltaro

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