ENTRETIEN : ADAGIO

 

Origine : France
Style : heavy metal progressif
Formé en : 2001
Composition :
Christian Palin – chant
Stéphan Forté – guitares
Kevin Codfert – claviers
Franck Hermanny – basse
Eric LeBailly – batterie
Dernier album : Archangels in Black (2009)

C’est dans l’antre du Black Dog à Paris, dans des conditions déplorables, en amont de la soirée de lancement de leur nouvel album, que se sont frottés à nos questions le leader du combo français, Stéphan Forté et le batteur Eric LeBailly. Malgré l’environnement difficile, les coupures de courant intempestives, une table exiguë à côté des poubelles (évidemment c’était dans une cave) et le bruit des fûts de bière traînés au sol quatre à cinq fois en vingt minutes d’entretien, nous avons néanmoins réussi à garder le sourire et à nous entretenir sur le dernier effort du groupe.

Progressia : Suite aux divers changements au sein d’Adagio, tant au niveau du chant que de la direction artistique, il semblerait que vous assumez plus frontalement vos influences, en développant différentes couleurs dans quasiment tous les morceaux de ce nouvel album…
Stéphan Forté :
On ne peut pas réellement affirmer que ces différences séparent radicalement les compositions les unes des autres car il me semble qu’une certaine unité est perceptible sur la totalité du disque. Même s’il est vrai, et j’abonde dans votre sens, que chaque morceau développe quelques transformations et inspirations propres, tant rythmiques que mélodiques. C’est en somme ce qui fait de cet album une évolution, et qui assoit encore davantage notre personnalité.

Les influences évoluent-elles également ?
Stéphan :
Elle sont exploitées différemment, de Boulez, Ligeti jusqu’aux romantiques ou baroques incontournables tels que Chopin ou Vivaldi. Au niveau du metal, nous intégrons beaucoup les approches de groupes tels que Arch Enemy, Pantera ou Meshuggah (NdlR : il n’y a qu’à écouter le titre « Fear » pour s’en convaincre).

Composer avec un orchestre reste-il dans tes projets ou préfères-tu définitivement une évolution dans le metal plus avérée ?
Stéphan :
L’évolution metal est bien entendu assumée et continuera à évoluer ne serait-ce qu’au niveau de l’accordage des guitares…
Eric LeBailly : Les morceaux ont plutôt été pensé en terme scénique, avec des formats plus directs et carrés. Les arrangements restent très classiques et les cordes sont par exemple plus nombreuses que sur Dominate.
Stéphan : L’orchestre aurait pu convenir sur Archangels in Black, mais il aurait été préférable de l’intégrer par la suite, pour éviter de polluer le discours des guitares.

A ce propos, peux-tu nous préciser comment la composition des morceaux est répartie dans Adagio ?
Stéphan :
Je compose tout le matériel musical en réalisant les maquettes des morceaux chez moi, en étant le plus précis possible. J’envoie ensuite les titres à chaque membre qui interpréte ses parties en effectuant les corrections adéquates et en y ajoutant sa propre touche.

En reconnaissant que vous êtes d’excellents musiciens, ne peut-on pas se demander pourquoi avoir taillé le discours en poussant le coté metal en avant alors que vos possibilités techniques vous permettraient d’explorer l’aspect progressif de votre musique ?
Eric :
Nous nous sommes assez vite aperçu par l’intermédiaire de la scène que la technique était vite handicapante en terme de prestation. Sans forcément s’être bridé dans la composition, nous avons préféré mettre en avant un aspect plus compact tout en préservant une image forte de nos influences et des approches que nous en avons. Le public n’en est que plus réceptif et le contact plus chaleureux.

Cette nouvelle orientation se retrouve également dans l’imagerie quelque peu marketée du groupe…
Stéphan :
Absolument, sans aller jusqu’à parler de gestion d’image et de jeu d’acteur, il est vrai que le marketing est un facteur important. Sans faire réellement de compromis, ce qui nous intéresse n’est pas vraiment la vente mais plutôt les opportunités et le fait de tourner un maximum. Le discours n’en passera que mieux si nous nous sentons plus à l’aise sur scène et avec, en outre, l’image que nous développons en parallèle de notre musique.

Vivez-vous de votre musique et que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Eric :
Nous vivons de la musique mais pas d’Adagio pour le moment. Nous avons diverses activités et parvenons à nous épanouir pleinement.
Stéphan : Notre souhait serait de parvenir à tourner encore et toujours, et de continuer à entretenir l’excellent te entente avec notre maison de disques Listenable Records.

Propos recueillis par Nicolas Soulat Antoine Pinaud
Photos de V. Chassat

site web : http://www.adagio-online.com

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