ENTRETIEN : NOEKK

  Origine : Allemagne
Style : Doom progressif
Formé en : 2004
Composition :
F.F. Yugoth (Markus Stock) – Basse, guitare, batterie
Funghus Baldachin (Thomas Helm) – Voix, claviers, guitare
Dernier album : The Minstrel’s Curse (2007)

Si la malédiction des ménestrels contemporains ne cesse de perdurer, certains tiennent bon, tel Noekk qui a sorti son troisième album au rock sombre, évoluant au gré d’ambiances magiques. Progressia lève le voile sur ces mystérieux balladins, arborant fièrement t-shirts Maiden, lunettes de soleil et champignons des bois…

Progressia : Peux-tu nous expliquer en quelques mots qui vous êtes, quelles sont vos origines et comment vous vous êtes rencontrés ?
Thomas Helm :
Markus et moi avons fondé à l’origine un groupe appelé Empyrium, avec lequel nous avons enregistré quatre albums. Nos chemins se sont croisés suite à une rencontre professionnelle, nous sommes devenus amis et avons eu envie de faire de la musique ensemble.

Peux-tu rapidement nous décrire ta discographie, les noms des albums, les thèmes exploités, parler de votre style ?
The Water Sprite, notre premier album, comporte sept titres. Il est fortement inspiré par la musique des années soixante-dix, que ce soit dans les concepts ou dans l’atmosphère plus générale. L’album suivant, The Grimalkin, est composé quant à lui de trois longs titres et d’éléments très doom et une ambiance plus hard rock. L’atmosphère générale de cet album est plutôt sombre, obscure et noire…

Une chronique décrit ton style ainsi : « doom mâtiné de musique progressive ». Qu’en penses-tu ?
C’est difficile de résumer le style de nos albums en un ou deux mots. On passe de plages calmes à des morceaux très lourds, à des mélodies douces évoluant vers des harmoniques plus étranges… Je conçois qu’il y a beaucoup de vrai dans cette description, appelons-la « doom avec des moments plus prog » !

Quelques mots sur tes influences musicales ?
Nous partageons tous les deux une véritable fascination pour les groupes de metal classique que sont Maiden, Judas Priest ou Manowar. Nous avons découvert plus tard Dead Can Dance, le black metal des années quatre-vingt dix et Gentle Giant, le groupe prog des années soixante-dix. Nous sommes un peu le produit de tout cela…

Que peux-tu nous dire sur le concept de ton dernier album, The Minstrel’s Curse ? On le sent pétri de mythes, de références littéraires, musicales, empreint d’un monde magique, extraordinaire, fantaisiste…
Le titre est tiré d’une ode du poète allemand Ludwig Uhland. Nous avons utilisé quelques-uns de ses textes dans nos paroles. Concernant l’album, en résumé, il s’agit d’une ballade médiévale composée de différents personnages, avec une ambiance qui évolue tout au long du disque. Trois chanteurs officient, ce qui a considérablement enrichi mon inspiration. La deuxième chanson (« Song of Durin ») est une ballade tirée de l’œuvre de J.R.R. Tolkien, suivie d’un instrumental que nous avons appelé « How Long Is Ever… ». Nous terminons par une chanson longue, plus « concept », « The Rumour and the Giantness », et là, les gens y trouveront un peu ce qui correspondra à leur état d’esprit. Rien n’est guidé ou dirigé de ce point de vue.

En écoutant The Minstrel’s Curse, plusieurs noms viennent en tête : Lovecraft, Tolkien donc, Lewis, mais également une ambiance plus générale qu’on retrouve dans The Lamb Lies Down on Broadway de Genesis…
Je vais commencer par le dernier de ta liste, c’est marrant ce que tu dis parce que c’est sans doute mon album préféré de Genesis, c’est même à mon avis le meilleur d’entre eux. Je reconnais qu’il y a un petit air de « Broadway » dans notre style mais c’est dit en toute modestie, on ne pourra pas rivaliser avec pareil chef d’œuvre. Quant aux références littéraires, elles sont importantes pour Noekk : Tolkien, Uhland et Schiller forment le terreau de l’ensemble de nos albums.

Comment a été reçu l’album ? Comment mieux vous faire connaître, à ton avis ?
Nous avons un large spectre d’amateurs : du metal ou rock, ceux qui aiment la guitare, les claviers un peu « vintage », les batteries bien lourdes et bien puissantes, le chant un peu spécial : n’hésitez pas à nous écouter !

Quelques projets de scène ?
Nous n’avons rien de prévu pour l’instant, mais cela permet de suivre un peu les copains, pendant ce temps-là. A ce titre, Coheed and Cambria font à mon avis partie des nouveaux groupes importants. Sinon, nous avons quelques projets à l’étude pour un nouvel album.

Quelques mots pour les lecteurs de Progressia ?
Merci à tous ceux qui s’intéressent à notre musique, nous vous souhaitons le meilleur !

Propos recueillis par Jérôme Walczak

site web : http://www.prophecy.cd/noekk

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