Metal Kartoon

16/05/2008

Le Triton - Les Lilas

Par Guillaume Beauvois

Photos:

Site du groupe :

Setlist :

Premier set : David Vincent – Les 70's – Le triangle des Bermudas – Nancy & Joe – The Dance of the Fat Boy – L'expérience – In My Place

Deuxième set : Power G – Hate Incarnate – My Little Man – Le petit manuel du parfait dictateur – Father Fire – The Little Voice Rappel : Au pays de Ghandi – Smoke on the Water (impros)

Fidèle invité annuel des Tritonales, Christophe Godin sort les paillettes avec ses compères de Metal Kartoon, et tente le carton plein pour en mettre plein les mirettes. Bingo ?


C’est sur un « David Vincent » endiablé que s’ouvre la première partie du concert. Le public peut admirer la formidable tenue de scène qu’ont préparé les joyeux musiciens. Les quatre amis font dans la sobriété : tee-shirts (blanc, sauf Christophe Godin en noir) et boxers en lycra des plus seyants, le tout agrémenté d’accessoires aussi divers et variés que lunettes de soleil, boa et chapeau melon. Un concert de Metal Kartoon, c’est un grand moment de délire et de rigolade, et cette soirée n’échappe nullement à la règle. Le groupe propose pour ce début de soirée des titres de son album, tout en réservant une surprise de taille avec « In My Place » tiré des concerts de Gnô (un ancien projet du virtuose savoyard). 

Christophe Godin excelle malgré une pharyngite aiguë, Jérôme Ogier avale moult miel en vue de la seconde partie, Yvan Rougny est chaud comme la braise et Maxence Sybille, le petit nouveau affecté aux fûts, se concentre au maximum tout en tirant la langue. Rondement menée et entrecoupée de blagues made in Godin, cet apéritif laisse toutefois sur sa faim. 

Après une quinzaine de minutes de pause salvatrice, les quatre fantastiques réinvestissent la scène pour interpréter de nouveaux morceaux et des titres de Gnô remixés à la sauce Metal Kartoon. Les trois premières chansons côtoient l’aspect davantage orienté heavy punk du groupe. Maxence Sybille se libère, lâche son métronome et permet ainsi au groupe de bénéficier d’une énergie bienvenue. Sa frappe massive dynamise et durcit le ton du répertoire. Plus exaltante, cette seconde partie s’oppose à la première par son originalité, surtout lorsqu’arrive Jérôme Ogier, grand humoriste violoniste, claviériste et transformiste, du haut d’un piédestal en tenue de dictateur. On comprend alors mieux les bienfaits de l’onctueux nectar tant il s’époumone. 

A voir cette énergie dégagée sur scène, l’impression que les musiciens puissent être épuisés est balayé lorsque les kartoonistes reprennent leurs instruments pour un rappel offert à un public émerveillé au « Au pays de Ghandi » de toute beauté, empreint de musicalité et de subtilité. Le concert s’achève définitivement par une reprise funky de « Smoke on the Water » qui permet à chacun de s’exprimer par un solo improvisé. Si certains handicaps leur ont quelque peu mené la vie dure, Metal Kartoon a su une nouvelle fois briller par son humour décapant et sa joie communicative, pour une musique qui ne l’est pas moins.