Familha Artus – Familha Artus

ENTRETIEN : FAMILHA ARTUS

  Origine : France
Style : Cosmotrad radical de Gascogne
Dernier album : Orb (2007)

Jeune formation des alentours de Pau, la Familha Artus propose, avec Orb, son second album, une production pour le moins originale, mêlant avec audace les musiques traditionnelles de Gascogne à l’esprit aventureux des musiques progressives, sans dédaigner non plus des territoires électroniques. Voilà qui méritait approfondissement ; le groupe s’est prêté à l’exercice de l’entretien en proposant quelques clés pour mieux pénétrer son univers particulier.

Progressia : Commençons par une petite présentation : pouvez-vous nous en dire plus sur vos origines, votre parcours, les membres qui composent le groupe aujourd’hui ?
Familha Artus :
Il existe depuis 2001 mais le line up a évolué. Malgré un fond identique – notre travail sur le répertoire tribal gascon – la forme actuelle est plus radicale. Le projet évolue logiquement, en fonction et avec les individus qui le composent et le façonnent. Actuellement, le groupe se compose de Roman Baudoin, vielleux, titulaire d’un DE (Ndlr : le terme DE désigne le « diplôme d’Etat », permettant d’enseigner dans les conservatoires) de musique traditionnelle mais sa formation initiale est plus à chercher du côté des musiques actuelles (rock progressif, alternatif, metal…), Matèu Baudoin, chanteur traditionnel, joueur de flûte à trois trous et tambourin à cordes, également titulaire du même DE, Tomàs Baudoin, chanteur traditionnel et joueur de Boha (cornemuse des Landes) qui a suivi une formation « traditionnelle » par imprégnation directe. Ces trois-là sont issus de la même « familha » qui leur a transmis le répertoire traditionnel gascon, fondement de la musique de Familha Artus. S’y ajoutent Romain Colautti, dit « Pairbon », bassiste et batteur, titulaire d’un DEM de musique actuelle et de jazz (Ndlr : le DEM, diplôme d’Etudes musicales est le plus haut diplôme délivré par les conservatoires en France, il correspond à ce qu’on appelait auparavant le « prix »), et Nicolas Godin, électro-acousticien et batteur avec un parcours punk-rock qui a dérivé peu à peu vers l’électro-acoustique. Nous sommes tous plus ou moins polyinstrumentistes et touche-à-tout en MAO.

Derrière les manettes, nous avons Yannick Prévost au son et Olivier Granger à la lumière, et tous, à l’exception de Nicolas qui est sur Agen, vivons près de Pau. Nous avons tous participé à de nombreux projets, comme ZAAR en ce qui concerne Roman et Pairbon mais actuellement, nous essayons de nous concentrer un maximum sur Artus pour canaliser nos énergies. Le groupe a deux albums à son actif, Òmi, sorti en 2003 et Òrb, sorti fin 2007, sans compter un CD maxi que nous avons produit entre les deux.

D’où vient le nom du groupe ? Le terme de « famille » semble renvoyer à votre fonctionnement, avec un groupe manifestement très soudé. Mais y a-t-il un autre sens ?
Il est vrai que nous voulions un terme collectif fort, qui reflète notre état d’esprit. La famille en est un. On dit que l’on ne choisit pas sa famille mais ses amis. Nous, nous avons choisi nos amis, et nous en avons fait une famille… Notre aventure est avant tout humaine, notre mode de fonctionnement le prouve. Quant à « Artus », c’est la contraction en gascon d’« article dus ». Cela fait allusion à l’article deux de la Constitution française, qui énonce que la seule langue ayant droit de cité sur le territoire national est la langue française, autrement dit, qui bâtit une civilisation sur l’effacement des différences, l’homogénéisation des cultures, la négation des particularismes pour forcer l’unité ; en gros, qui confond « unité » avec « unicité ». Ce système, on peut le retrouver maintenant au niveau mondial avec la « globalisation ». Notre nom est une façon de dire « qu’il faut de tout pour faire un monde », que chaque différence est importante pour constituer une notion universelle et que ce que nous faisons s’y inscrit.

Passons ensuite à votre musique : comment la décririez-vous à quelqu’un qui n’en a jamais entendu une note ?
Elle est à la fois déroutante et familière. Déroutante, car les sonorités et les timbres sont difficilement identifiables au premier abord. Familière car ils font écho à d’autres que tout le monde a pu entendre à l’occasion, et font partie de notre patrimoine. Combien de fois nous a-t-on dit que notre oeuvre avait des accents celtes, brésiliens, arabes, électro, que nous chantions en corse ou en on ne sait quoi d’autre… Certains nous classent dans les musiques traditionnelles voire même « musiques du monde » (par défaut, c’est d’ailleurs souvent dans les rayons de cette catégorie que se retrouvent nos albums). D’autres nous raccrochent au rock progressif ou au rock tout court. Plutôt que de donner une description, nous préférons que les gens nous écoutent pour qu’ils se fassent eux-mêmes leur avis et nous en parlent… Car si nous disons simplement que ce que nous jouons est issu du répertoire ethnique gascon confronté aux musiques amplifiées, ça ne parlera pas à la majorité des lecteurs de cet article.

Vous utilisez l’étiquette « sur mesure » de « cosmo-trad », accompagnée du sous-titre « musique radicale de Gascogne ». Que tout cela signifie-t-il ?
Cela vient du besoin de se définir au milieu de milliers d’autres étiquettes usées jusqu’à la corde et d’interpeller sur ce que nous faisons. C’est très courant chez les groupes qui tentent de démontrer leur originalité… ce qui du coup n’est pas très original vu que tout le monde le fait ! Cosmotrad, c’est un peu la contraction de « musique cosmique et cosmopolite de Gasconnie »… Et le terme « musique radicale de Gascogne » renvoie à une « musique enracinée », avec une forme de provocation quant à l’adjectif employé, souvent considéré comme « politiquement incorrect ». Ce que nous cherchons à dire par ces « définitions », c’est que le fond que nous explorons est bien celui de notre identité, enracinée là où nous nous investissons artistiquement et socialement. Elle est enrichie par nos expérimentations, ouverte aux courants artistiques qui nous interpellent ou tout simplement nous traversent, que nous assimilons parfois, digérons et interprétons à notre façon. En d’autres termes, nous faisons une musique de quelque part et de maintenant, en perpétuelle évolution. Un « quelque part » situé hors des sentiers battus par les médias nationaux, abonnés à une certaine culture dictée par Paris, alors que notre « quelque part » reste volontairement « provincial », local. C’est notre façon intime de nous exprimer que nous donnons à entendre. Cela reste une façon parmi beaucoup d’autres.

Faut-il voir une revendication derrière ces termes ? Si oui, laquelle ?
S’il y a une revendication, encore que le mot est sans doute trop fort, c’est peut-être simplement celle d’être nous, sans avoir à « paraître », à « faire semblant d’être », à faire « comme les autres » ou « comme tout le monde ».

Venons-en à votre nouvel album. Il est à la fois plus électrique, plus éclectique et plus « agressif » que le premier. Comment expliquez-vous cette évolution ? L’épisode Zaar y a-t-il joué un rôle ?
Comme nous l’avons dit tout à l’heure, notre aventure est humaine. Notre musique est nourrie par l’identité et la personnalité de chaque membre du groupe. Depuis le premier album, l’équipe a changé, ce qui a provoqué un nouvel équilibre sans compter l’évolution artistique individuelle de ceux qui sont restés. Le souhait de l’équipe actuelle était d’aller vers une musique plus percussive, électrique et saturée, d’où sans doute le côté « agressif » dont tu parles. Les bases rock (de préférence progressif) se sont affirmées, apportées par Roman et Pairbon et appuyées par les autres membres. Le côté « électro » a été développé par François et maintenant par Nicolas qui l’a remplacé depuis quelques mois et nous amène vers un son plus « électro-rock ». L’épisode Zaar n’a pas joué de rôle « direct » : c’est plus à considérer comme une aventure en parallèle, provoquée par le rapprochement de Roman, Pairbon et des frères Hazera qui partagent tous la culture du rock progressif. Cela dit, ils ont rapporté avec eux quelques sonorités que l’on peut retrouver aujourd’hui dans le son de Familha Artus. Ce n’est pas un hasard si nous avons invité Michaël sur un morceau dédié à la mémoire de Yan (Ndlr : Michaël Hazera était le batteur de Zaar, et auparavant de Sotos. Son frère, Yan, qui l’accompagnait dans ses aventures musicales, est décédé accidentellement l’an dernier). Chaque expérience en parallèle enrichit notre son.

Pouvez-vous éclairer le sens ou propos dominant des textes de chaque titre, pour qui ne parle pas l’occitan couramment (ce qui est fréquent parmi nos lecteurs) ?
Ce n’est pas tant le propos des chansons qui nous fait les choisir mais plutôt leur aspect mélodique et rythmique, l’énergie primitive qu’elles dégagent. Si le thème de la chanson est pertinent, ce n’est que du bonus. Il s’agit de chansons anciennes dont les thèmes sont souvent éloignés des préoccupations d’aujourd’hui. Il y est bien question de gens qui travaillent ou font la fête, d’histoires d’amour ou de railleries, de prières, d’animaux sauvages ou domestiques mais dans des termes qui font sens pour un Gascon du début du siècle dernier. Après, si on creuse un peu, il y a toujours moyen de trouver des choses à dire sur leur sens profond et des parallèles à faire mais nous laisserons à chacun le soin de se faire sa propre idée… Nous avons mis la traduction des chansons sur notre site.

Vous utilisez des instruments traditionnels peu courants dans le milieu des musiques progressives. Pouvez-vous les présenter rapidement ?

Tu veux parler de la basse, de la batterie et des pads midi ? Il nous semblait que d’autres les avaient déjà largement expérimentés ! (rires) Pour ce qui est de la vielle à roue électro-acoustique, de la cornemuse landaise, de la flûte à trois trous ou encore du tambourin à cordes, on ne les présente plus de nos jours… Pour les quelques extraterrestres qui ne connaîtraient pas, ils peuvent néanmoins se faire une idée précise en effectuant une petite recherche sur Internet (voir http://sondaqui.com).

Quelles sont, sur ce nouvel album, les parts respectives de la composition et des thèmes traditionnels ?
Les thèmes traditionnels et les compositions sont intimement liés dans cet album, comme dans la grande majorité de nos morceaux. Il arrive même de retrouver plusieurs de ces thèmes imbriqués ou juxtaposés. Nous avons aussi composé des mélodies pour certaines chansons traditionnelles. Sur d’autres, nous avons ajouté des couplets que nous avons créés. Il est donc difficile de répondre à ta question car tout dépend du niveau auquel on se place. Parfois le thème traditionnel sert de thème principal, parfois il joue le rôle de transition ou d’accompagnement. Nous aimons jouer sur l’ambiguïté et les faux-semblants. Pour ajouter à la difficulté, beaucoup de thèmes traditionnels sonnent « progressif » sans que nous ayons à faire de modifications ; il suffit juste de savoir comment les faire sonner. C’est comme si nous utilisions des éléments très divers et que nous leur trouvions une cohésion improbable au travers d’un son global. A l’arrivée, le résultat ne permet pas de se faire une idée précise de ce qui, de l’un ou de l’autre, a pris le devant.

Que l’utilisation de l’informatique vous apporte-t-elle ?
Pas mal de soucis de compatibilité et de stabilité ! (Rires) Rien ne vaut les bonnes vieilles pédales d’effets analogiques… Mais vu la place qu’on gagne à apporter un ou deux portables, ce n’est pas plus mal. Nous comptions au départ sur l’informatique pour alléger les instrumentistes de la part des effets électro pour qu’ils n’aient que leur instrument à gérer sur scène et pas une dizaine d’effets à déclencher par morceau. Nous en revenons peu à peu. Ainsi, nous délaissons de plus en plus volontiers les boucles trop strictes pour des moments plus « libres ». Disons que c’est un outil intéressant, mais que nous devons encore expérimenter d’autres modes de travail pour l’utiliser plus intelligemment sur scène.

Venons-en aux aspects techniques : la production et le son sont de grande qualité, de même que les supports de communication « visuels » (site, etc.). Comment un « petit » groupe, avec de « petits moyens », peut-il arriver à ce niveau de professionnalisme ?
Notre démarche est proche de celle de l’artisanat avec un intérêt à la limite de la maniaquerie pour la qualité que nous voulons proposer. Se produire comme « entité musicale » permet de se frotter à d’autres domaines artistiques que nous ne sous-estimons pas ; ils sont tous importants pour décrire notre univers, d’autant plus que nous avons fait le pari de prendre notre avenir en main en nous produisant nous-même. La plupart d’entre nous ne sont pas « que musiciens » : photo, graphisme, PAO, webmastering sont autant de domaines que nous explorons en parallèle même si c’est à moindre échelle. En nous répartissant les tâches, nous arrivons à avoir la main sur chaque étape de la production de nos albums. Et quand nous le sentons nécessaire, nous nous en remettons à des spécialistes du genre, comme par exemple Laurentx Etxemendi (du studio des Milans et du groupe Gojira) pour l’enregistrement, le mixage et le mastering de notre dernier album ou Francis Mounier (occidentale de Fanfare) qui nous a aidés sur la direction artistique. C’est très bon d’avoir un point de vue extérieur sur son travail pour aller un peu plus loin, voire même de le mettre entre d’autres mains pour voir quelle direction il peut prendre.

Le groupe bénéficie-t-il de l’aide de structures publiques de soutien à l’action culturelle, en ces temps de vaches maigres pour la culture en France ?

Le groupe n’en bénéficie pas directement, mais c’est le cas en revanche de la structure que nous avons montée à côté et qui nous produit, le collectif ça-i. Ainsi, pour Orb, nous avons bénéficié d’aides du conseil général des Landes et du conseil régional d’Aquitaine.

Peux-tu présenter davantage ce collectif dont tu parles, en expliquer le fonctionnement et ce que cette organisation apporte au groupe ?

Le collectif ça-i, c’est notre garantie d’autonomie, notre parachute, notre moteur d’action. Cela fait maintenant deux ans qu’autour de Familha Artus se sont rassemblés des artistes de tous horizons pour créer un outil commun d’administration, de communication et de diffusion. Cela nous permet, par un système de solidarité, d’embaucher un chargé de diffusion qui assume avec nous le développement des projets artistiques et extra artistiques. Pour plus de renseignement, vous pouvez consulter notre site (www.ca-i.org).

Comment vous positionnez-vous par rapport au monde des musiques progressives ? Et à celui des musiques traditionnelles ? Vous semblez avoir grandi avec elles, tant l’ensemble sonne naturellement…
C’est exactement ça. Pour la plupart d’entre nous, dire que nous avons « grandi avec » n’est pas qu’une image. Pour trois d’entre nous, le côté musique folk-traditionnelle nous a été transmis par nos parents, musiciens-collecteurs des années soixante-dix, joueurs de guitare à douze cordes et de cornemuse des Landes. Le reste est venu naturellement, par affinité, dans l’environnement musical riche qui nous entourait : festivals, concerts, disques, rencontres, etc. Ces deux mondes (sans parler d’autres influences musicales) à nos yeux n’en sont qu’un, le nôtre, celui dans lequel nous avons grandi. Comment nous positionnons-nous ? On pourrait dire, comme des « fils de ».

Comment le groupe est-il reçu dans chacun de ces milieux, à vue de nez éloignés, si ce n’est antinomiques ?
C’est très variable, cela dépend surtout de l’ouverture d’esprit des gens qui nous découvrent. Cela peut aller de l’incompréhension totale à l’enthousiasme, voire les deux à la fois… Mais nous avons en général un très bon accueil de part et d’autre, peut-être parce que ces deux milieux ont en commun des auditoires qui savent souvent faire preuve de curiosité et aiment être surpris. On y trouve aussi les éternels puristes, auprès desquels nous ne faisons pas l’unanimité.

Comment le groupe et sa musique sont-ils reçus hors de leur région d’origine, dans des lieux où l’aspect « traditionnel » n’est pas forcément une évidence ?
Il ne l’est pas forcement non plus sur son territoire historique ! La culture traditionnelle dans laquelle nous puisons en partie notre musique s’est beaucoup effacée, diluée dans la masse, à l’exception de rares îlots au sein desquels elle a été transmise. La majorité de la population, d’où quelle soit, en a une méconnaissance profonde. Nous sommes une sorte d’OMNI, d’Objet Musical Non-Identifiable, ou plutôt difficilement identifiable ; nous sommes « exotiques » dans notre propre pays. A partir de là, toutes les réactions sont possibles… Pour le moment, c’est plutôt la « découverte » car nous donnons très peu d’éléments directement « compréhensibles » et assimilables au public : pas vraiment rock ni traditionnel, pas toujours progressif, bizarrement électro, pas celtique ni brésilien… Il est difficile d’avoir un recul critique face à nous. L’une des plus belles impressions et définitions que nous ayons pu avoir à la fin d’un de nos concerts, c’est celle de musique « païenne ». L’adjectif trouve difficilement son sens par rapport à ce que nous faisons mais il porte une énergie primitive qui nous correspond bien. Cela dit, un certain nombre de gens chez nous commencent à s’approprier notre univers et dépassent cette phase de « découverte » pour se lâcher complètement en concert. Hors de France, c’est encore une autre histoire car les consciences de cultures endémiques (autres que celles diffusées par les télés nationales) sont plus affûtées et les groupes ayant une démarche comme la nôtre sont plus répandus. C’est plus simple pour nous de nous y faire comprendre.

Quels rapports entretenez-vous avec d’autres groupes de musique « traditionnelles » innovants (ex. Dupain) ? Et avec d’autres formations qui, à vue de nez, semblent être sans rapport avec votre musique (votre site mentionne entre autres de la musique africaine, mais aussi le guitariste de Gojira) ?
Encore une fois : des rapports humains avant tout. Disons que ce n’est pas parce qu’un groupe se trouve dans la même veine que nous que nous serons « copains » ; il faut que leur discours nous interpelle (et dans le domaine des musiques traditionnelles en France, ces groupes se comptent sur les doigts de la main). Ce n’est pas parce qu’un groupe est dans une autre veine que la nôtre que nous ne nous sentirons pas concernés par sa démarche. Nous travaillons avec les gens que nous aimons, dont nous apprécions le travail et pour lesquels c’est réciproque. Tout au long de notre parcours chaotique, nous croisons des musiciens d’horizons très différents. C’est pour nous la possibilité de rencontrer de nouvelles façons de concevoir la musique et de nous y confronter. Parfois, nous cherchons les occasions de jouer ensemble ; dernièrement, nous avons invité sur scène le vielleux de Dupain pour une reprise d’un de leurs morceaux et une impro., lors de notre passage à Marseille. Pour ce qui est de Christian du groupe Gojira, Roman et lui jouaient ensemble sur la côte landaise bien avant de monter sur scène. Enregistrer dans leurs studios, tout comme lui demander de jouer sur l’un des morceaux de notre album était une évidence, de part et d’autre. Quant aux Sénégalais du groupe Bakh-Yaye, c’était l’idée de confronter deux cultures au travers de leurs pratiques musicales. Cela risque d’être reproduit dans les années à venir. D’autres projets de ce type devraient être tentés, du côté des Bretons en particulier.

Vous développez également une formule « bal », plus acoustique. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nos morceaux sont pour la grande majorité issus du répertoire à danser gascon. Cette formule parallèle qui porte le nom de « Mossur Artus », plus acoustique et donc plus légère en terme de logistique, nous permet de coller à plusieurs types d’animations : bals traditionnels, animations de quartier, fêtes. Le côté festif des danses, notamment collectives, nous raccroche à des valeurs sociales que nous souhaitons véhiculer et transmettre. Le groupe « concert » est plus tourné vers le spectacle, la formation « bal » est complètement voué à la danse, mais la limite entre les deux est de plus en plus floue. Car, quelle que soit l’occasion, nous aimons faire bouger.

Quelles sont vos aspirations pour l’avenir du groupe ?
Affirmer nos position et découvrir de nouvelles frontières.

Quelque chose à ajouter ?
Merci de nous avoir donné la parole, c’est important pour nous de trouver des médias qui laissent s’exprimer des OMNI…

Propos recueillis par Fanny Layani

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