Anathema – Anathema

Origine : Angleterre
Style : Rock atmosphérique
Formé en : 1990
Composition actuelle :
Vincent Cavanagh : chant et guitare
Danny Cavanagh : guitare, chant et claviers
Jamie Cavanagh : basse
Lee Douglas : voix
Les Smith : claviers
John Douglas : batterie
Dernier album : A Natural Disaster (2003)

Danny Cavanagh est Anglais et nourrit pour la France un amour digne d’une belle « love story ». A tel point qu’il est revenu dans nos contrées l’espace d’un concert acoustique. L’occasion pour Progressia de questionner le Liverpuldien sur son actualité et celle d’Anathema. Autant de questions que le principal intéressé n’a pas occultées, de même que celles posées par nos forumeurs.

Progressia : Vu le nombre d’allers-retours incessants entre la France et l’Angleterre, n’as-tu jamais pensé à acheter une maison en France ? A bien y réfléchir, ce serait tout « bénef » pour toi vu le nombre de concerts que tu donnes dans notre pays ?
Danny Cavanagh : A vrai dire, je joue autant en France qu’aux Pays-Bas. Mais je dois vous avouer que la semaine dernière, pour la première fois de ma vie, j’ai longuement réfléchi à l’idée de contracter un prêt pour acheter une maison. Je le ferai probablement en Angleterre. J’aimerais beaucoup acquérir une maison en Scandinavie par ailleurs, bref, peu importe, où se trouvera mon amoureuse (rires).

Ces concerts acoustiques te permettent-ils de recharger tes batteries ?
J’aime voyager et essayer de gagner un peu d’argent. J’aime aussi le défi de pouvoir présenter le répertoire d’Anathema sous un nouveau jour, plus épuré et plus spontané. J’aime chanter même si je suis à des années lumière du talent de mon frère. Cela requiert pour moi davantage de concentration, mais j’aime ça. Je puise d’ailleurs mes influences auprès de Bob Dylan et de Nick Drake. Bref, c’est une facette plus intimiste de notre musique.

Tu as d’ailleurs enregistré un album hommage à Nick Drake
Une de mes plus grandes influences… Je n’aime pas trop ce genre de musique mais j’aime l’approche qu’elle peut engendrer dans la perspective de réarranger certains titres. C’est amusant d’avoir un morceau comme « Fragile Dreams » complètement revu et corrigé dans cet esprit-là. Cela me permet de garder ma créativité en éveil. C’est avant tout du plaisir, mais en aucun cas une alternative à Anathema.

Peux-tu nous parler de ton implication dans Leafblade ?
Ce projet avec Sean Jude et Pete Gilchrist tourne autour de l’ambiance et de la méditation. Nous sommes très portés sur la spiritualité et allons sortir un album hors des sentiers battus, propice à la relaxation. Bref, si vous espérez autre chose de moi, vous risquez d’attendre très longtemps. Rien n’est encore enregistré pour le moment, mais nous prévoyons de le faire rapidement.

Parlons d’Anathema à présent. Nous savons que la composition de votre prochain disque est terminée. Où en êtes-vous avec les maisons de disques ?
Nous avons décidé de financer cet album nous-même. Notremanager aux Etats-Unis s’occupe actuellement de démarcher les maisons de disques. Aux dernières nouvelles, certaines sont apparemment très intéressées. Nous attendons que cela soit plus concret pour commencer à réfléchir et discuter.

Bien qu’ayant travaillé avec Kit Woolven et Nick Griffiths, vous vous sentiez donc prêts à vous produire vous-mêmes ?
En général, il est souvent préférable de faire un appel à un producteur, ce pour avoir un avis extérieur. Cependant, je pense que nous sommes maintenant dans une situation où nous pouvons mener notre barque nous-mêmes. Nous allons seulement avoir besoin de l’aide d’un ingénieur du son concernant le mixage.

Concernant l’album en lui-même, que peux-tu nous dire ?
Ce sera un disque assez conséquent et consistant puisqu’il sera double. Il y a plus d’infos à ce sujet sur notre page Myspace. Il y aura quatorze titres expansifs, intenses, très rock avec des touches orchestrales plus ou moins sombres et lumineuses… Rassurez-vous, c’est toujours du Anathema ! Ce sera un disque super, je sais que vous ne vous attendiez pas à ce que je vous dise le contraire (rires). Imaginez quatorze titres aussi bons que « Closer » ou « One Last Goodbye ». L’album s’intitulera Paradigm Shift.

Peux-tu nous parler de votre nouveau membre, Lee Douglas ?
On ne peut plus dire qu’elle soit vraiment nouvelle (rires) ! Lee est avec nous depuis 2004. Elle apparaît par ailleurs comme invitée sur Judgement puisqu’elle chante sur « Parisienne Moonlight » et A Fine Day to Exit sur « Temporary Peace » et « Barriers ». Elle sera davantage présente sur le nouvel album sur lequel elle devrait prendre part à cinq ou six titres. Quant à sa situation officielle dans le groupe, nous ne nous sommes jamais vraiment posé la question. Elle est la sœur de John Douglas, chante avec nous et fait partie de notre famille.

Lors d’une précédente entrevue en 2005, vous parliez de Porcupine Tree en termes élogieux. Le lien semble s’être consolidé puisque vous ouvrirez à nouveau pour eux sur toutes leurs dates européennes à la fin de l’année.
Cette tournée en ouverture de Porcupine Tree est une vraie chance: pouvoir présenter des titres inédits et surtout les rôder quand nous retournerons en studio. Que faire si certains fans n’aiment pas ? Nous ne pouvons malheureusement pas plaire à tout le monde. La seule chose que je peux vous dire est que nous sommes confiants. Nous jouerons en très grande majorité ces nouveaux morceaux pendant ces quatre à cinq semaines sur la route. Cela ne pourra qu’aider l’album à être encore meilleur. Nous essaierons d’enregistrer un maximum de concerts afin de faire le tri de ce qu’il y a à garder et à jeter avant d’entrer en studio.

Avec du recul, comment juges-tu aujourd’hui les premiers disques du groupe ?
Je ne m’arrêterais pas à notre simple discographie. Je dirais, de manière générale, que la musique peut toucher et guérir les gens contre certains maux qui leur sont propres. J’ai remarqué cela il y a maintenant deux ans. Notre musique sensibilise les gens et si elle peut permettre de se sentir mieux, c’est l’essentiel, je continuerai à en tirer de la satisfaction. 

As-tu des nouvelles de Darren White [NDJ: chanteur du groupe jusqu’en 1994] ?
Absolument, nous sommes restés en contact. Il est actuellement occupé à retaper la maison de son père. Il a par ailleurs un nouveau projet musical en cours. Mis à part cela, il va très bien. 

Nous parlions tout à l’heure de ton projet de musique « ambiante »… est-ce qu’à l’avenir tu pourrais sortir un disque similaire avec un mélange d’ « ambient » et d’électro ?
Bien sûr ! D’autant que j’ai un nouveau jouet chez moi : un synthétiseur. Je m’amuse avec et j’expérimente à tout va. Il ne serait donc pas impossible qu’un jour je sorte un tel disque ou bien encore une musique de films, de documentaire, voire une musique à vertu thérapeutique…

Quels sont tes albums du moment ?
J’ai tellement d’albums d’artistes et de genres variés sur mon baladeur… Depuis deux jours, je me suis découvert une addiction totale pour Abba, je dois me procurer leurs disques. Je me baladais un jour dans le centre de Liverpool et ça m’a fait comme un flash ! Certains disent avoir besoin de Dieu dans leur vie… moi j’ai besoin d’Abba (rires) !

Un de nos lecteurs se demandait si Anathema était plus un groupe de studio ou un groupe de scène ?
C’est vrai que nous aimons particulièrement jouer sur scène, c’est délirant et excitant. C’est l’endroit ou nous nous exprimons le mieux. D’un autre coté, nous cherchons toujours à être de meilleurs compositeurs, bien que le studio soit une vraie source de maux de crâne.

Y a t’il une chanson que tu souhaiterais entendre lors de tes funérailles ?
Pas qu’une seule en vérité : « Hoppipolla » de Sigur Ros, « Book Of Days » d’Enya et la « Sonate au Clair de Lune » de Beethoven. 

Dernière question : selon toi, après avoir échoué en finale cette année, Liverpool va-t-elle à nouveau gagner la Ligue des Champions ?
Je n’en ai pas la moindre idée !