Mister Kite – Mister Kite

ENTRETIEN : MR KITE

 

Origine : Suède
Style : Metal Avant-gardiste
Formé en : 1991
Line-up :
Alf Wemmenlind – chant
Magnus Kristensson – guitare
Tomas Djurdfelt – claviers et chœurs
Anton Johansson – basse et chœurs
Mats Legren – batterie et chœurs
Discographie :
All In Time (2002)
Box Of Fear (2004)

Cela fait déjà quelques temps que nous vous rebattons les oreilles avec Mister Kite. La formation suédoise, auteur d’un premier album (All In Time) dont l’audace avait agréablement surpris la rédaction, s’oriente avec Box Of Fear vers des tonalités radicalement différentes de son prédécesseur. Nous avons profité du passage du groupe au Headway Festival pour en savoir un peu plus sur eux, et c’est avec un Anton Johansson ravi de son concert donné la veille que nous nous sommes brièvement entretenus…

Progressia : Question inévitable pour tout groupe interviewé pour la première fois chez nous : peux-tu nous raconter la genèse de Mister Kite ?
Anton Johansson
: Il faut remonter au début des années 90. Le groupe était articulé autour de moi même, Mats le batteur et Magnus Norling le premier guitariste du groupe qui a joué avec nous hier soir. (NdDan : Rappelons que Magnus Kristensson n’a pas joué la veille suite à une maladie intestinale l’obligeant à rester chez lui.) Nous avons donc commencé a jouer et composer des titres pour le moins bizarres (rires) et nous avons trouvé ce chanteur, à l’époque à peine âgé de 18 ans, auquel nous avons proposé le poste qui était encore vacant. Dès lors nous étions un groupe, un vrai (rires) ! Nous avions pour nom Kite et ce pendant un long moment, jusqu’à ce qu’Internet arrive et que nous rendions compte qu’il y avait sur cette planète 3 milliards de groupes appelés Kite (rires). Donc nous nous sommes résignés à changer de nom mais pas complètement, car nous tenions à garder le nom Kite. Mats a alors suggéré de changer pour Mister Kite, en hommage aux Beatles. Ensuite Magnus Norling a décidé de quitter le navire pour se consacrer aux arts martiaux en 1998. Un autre Magnus nous a rejoint, et son arrivée a eu un impact important sur le groupe. Avec Magnus Norling nous faisions un mélange de It Bites, Kansas et Frank Zappa et abusions des triples croches et des titres à tiroirs, longs de quarante minutes. Mais nous avons changé de voie… qui écoute ce genre de musique de nos jours ?(Rires)

Tu a mentionné l’impact de Magnus K sur votre musique. Est-ce la raison qui explique une telle différence entre All In Time et Box Of Fear ? Votre premier disque était plus influencé par des groupes comme Extreme, Mr Big ou Freak Kitchen, tandis que votre dernier album verse plus dans un style et un son proche de Tool ou Nine Inch Nails
Tu sais chaque titre est le fruit d’un travail de groupe où chacun apporte ses influences ; on écoute tous des trucs tordus. Ca passe de main en main et au final c’est du Mister Kite. La moitié des titres d’All In Time date de la période où Magnus N. était encore avec nous. Et l’évolution vers Box Of Fear débute déjà surAll In Time avec des titres comme « Here We Are » ou « Inside ». Ces titres ont défriché le terrain pour préparer Box Of Fear.

Mattias Eklundh a joué sur All In Time… comment est-ce arrivé ?
Tout simplement ! Nous lui avons passé un coup de fil : « voudrais-tu jouer sur notre disque ? » « oui pas de problème », « cool, et tu prends combien ? », « trois minutes » (rires). On l’a donc rencontré lors d’un concert de Freak Kitchen et Magnus et IA ont bien accroché. De plus Magnus est un fidèle du Freak Guitar Camp organisé par Mattias. C’est un type extra et d’une grande gentillesse.

Avez vous déjà commencé à travailler sur des nouveaux titres ?
Ca nous prend déjà beaucoup de temps pour venir à bout d’un album ! Nous en sommes encore au stade de « digestion » pour Box Of Fear . Ce disque nous a pompé tellement d’énergie que nous sentons le besoin de prendre notre temps et de ne pas nous presser. Il faut savoir que Box Of Fear a été enregistré dans des circonstances particulières… On a enregistré certaines parties dans mon grenier, d’autres dans le salon de Magnus. Mais nous avions des amis qui savaient quels boutons tourner dans n’importe quelle circonstance. Et au final ça sonne assez bien. Mattias nous a justement dit récemment qu’il avait entendu l’album et il nous a félicités en reconnaissant avoir halluciné sur les procédures d’enregistrement (NdDan : Mattias ne devrait pas être surpris, ce dernier a enregistré son album solo dans sa salle de bains !)

Il est impressionnant de constater que beaucoup de groupes de metal actuels viennent de Suède ? Penses-tu qu’on assiste là au renouveau de la NWOBHM que l’on pourrait rebaptiser New Wave Of Swedish Heavy Metal ? Est-ce que selon toi le metal vend beaucoup en Suède ?
Non, le metal ne vend pas. Mais j’ai une explication : nous avons en Suède, un excellent réseau d’écoles de musique, que les enfants fréquentent dès leur plus jeune âge ; en général ça débute vers 4 – 5 ans et les enfants considèrent ça comme un hobby. Après l’école « classique » ils vont à l’école de musique comme d’autres vont à l’entraînement de Hockey par exemple. Et ils apprennent à jouer d’un instrument. Ils s’exercent et font des concerts tous les mois. Vers 16-17 ans, ils montent un groupe laissent pousser leurs cheveux et voilà le travail (rires). En ce qui nous concerne nous n’avons pas tellement de contacts avec les autres groupes tout simplement parce que nous n’avons pas souvent l’occasion de donner des concerts. Nous faisons notre beurre et voilà. On a eu des chroniques pour la sortie de Box Of Fear, environ une trentaine depuis que l’album est dans les bacs. Quatre d’entre elles ont été rédigées par des magazines suédois et nous ont littéralement allumés… En revanche nous avons des retours de Japon ou d’Espagne, pays dans lesquels les gens sont vraiment enthousiastes. C’est assez frustrant de voir qu’un festival suédois comme le Sweden Rock Festival, pourrait servir de tremplin pour des jeunes groupes suédois mais n’accueille que Saxon ouDio, qui sont des groupes que je respecte énormément mais qu’on a déjà vu des centaines de fois ! Il y’a des groupes très talentueux en Suède qui n’ont pas la chance de se produire souvent…

Quels sont tes impressions sur le Headway Festival ? Comment avez-vous été accueillis ?
C’est vraiment génial de pouvoir jouer ici. Nous étions en contact principalement avec des organisateurs qui ont les pieds sur terre, à savoir Onno Bloom et Dennis Leeflang. Ils se sont démenés comme des diables pour faire en sorte que tout se passe bien pour nous, que nous ne manquions de rien… Nous leur tirons notre chapeau ainsi qu’à toute l’équipe, que ce soit l’ingénieur du son ou le régisseur lumière !

Propos recueillis par Dan Tordjman

site web : http://www.misterkite.net/