Threshold – Threshold



Origine : Royaume-Uni
Style : Metal progressif
Formé en : 1988
Line-up: Mac (chant), Jon Jeary (basse), Johanne James (batterie), Nick Midson (guitare), Karl Groom (guitare), Richard West (claviers)
Dernier album : Critical Mass (2002)

Pour beaucoup, le nouvel album de Threshold, Critical Mass, était, au même titre que celui d’Enchant ou de Spock’s Beard, un disque plutôt attendu. Et pourtant les Anglais avaient frappé fort l’an dernier avec Hypothetical, mais ce nouveau disque présente Threshold sous un nouveau jour. Richard West, habituellement planqué derrière les synthés nous a reçu dans le tour bus du groupe à l’occasion du ProgPower 2002 quelques heures avant leur set, accompagné (une fois n’est pas coutume) de Nick Midson, moitié de la paire de guitaristes qu’il forme avec Karl Groom, le tout dans la plus totale décontraction, c’est dire si la situation est loin d’être critique…

Progressia : Critical Mass est sorti il y a un mois, quelles ont été les réactions pour l’instant ?
Richard West :
Allez Nick cette fois, c’est toi qui t’y colles.
Nick Midson : Richard, tu fais ca mieux que moi (rires) !
Richard : Nous avons été très surpris, car la presse avait consacré Hypothetical comme étant de loin le meilleur disque de Threshold. Et nous étions un peu sceptiques concernant Critical Mass, on se demandait bien ce que les journalistes diraient sur cet album. Mais nous ne nous sommes pas posés de questions, nous sommes rentrés en studio comme d’habitude. Il s’avère que cet album marche plutôt bien, puisque les critiques que nous avons eues sont très élogieuses.

Cet album sort à peine plus d’un an après Hypothetical, et il est assez surprenant de voir que Critical Mass est un très bon disque, malgré le court laps de temps qui sépare ces deux albums…
Richard :
Je ne dirai pas les choses comme ça… Nous avons toujours travaillé de cette manière. Il nous suffit en général de quatre mois pour faire un album, et je pense que nous avons trouvé notre rythme de croisière en termes de régularité. Bien sûr, par le passé, on ne pouvait pas dire que nous étions aussi réguliers, puisque nous avons connu moult changements de line-up ainsi qu’un changement de label. Mais cette fois, rien a changé, ce qui nous a permis de gagner en temps et en assurance.

Le line-up est le même depuis trois albums… Pensez-vous enfin avoir trouvé la stabilité qu’il vous manquait jusque-là ?
Nick :
Je crois. Comme tu l’as dit, nous sommes ensemble depuis trois albums maintenant, et l’entente est vraiment parfaite, tant au niveau humain que musical. Tant que cela fonctionnera, nous continuerons ensemble… et j’espère que nous continuerons longtemps.

Il est surprenant de voir que la quasi totalité des titres de Critical Mass ont été composés par Karl et Richard. Quel a été l’apport des autres musiciens pour cet album ?
Richard :
Chacun participe à chaque album. Mac lui-même s’y est mis. Il a même composé un titre qui remonte à plus de deux ans, et qui figure sur l’édition limitée. Chacun apporte sa part. Nick a également composé des titres comme « Angels » ou « Long Way Home ».
Nick : Je dois avouer que j’ai été un peu flemmard pour ce disque…

Nick, est ce que ta « non-participation » à cet album en termes d’écriture est due au fait que vous avez littéralement enchaîné vos deux derniers albums ? Comment expliques-tu ce manque apparent d’inspiration ?
Nick :
Comme tu l’as dit, le temps est passé très vite entre ces deux albums. Mais je répondrai tout simplement que j’ai eu du mal à me mettre au travail et que Karl et Richard ont fait plus que ce que j’aurais pu faire ! Mais j’espère contribuer de manière beaucoup plus importante à notre prochain disque.

J’imagine que la question qui va suivre est récurrente mais quelles différences voyez vous entre Hypothetical et Critical Mass ?
Richard :
Critical Mass n’a pas le même artwork que notre dernier album (rires) ! C’est déjà un sujet de discussion, tu ne crois pas ? Musicalement, je le qualifierai de plus atmosphérique, de plus progressif et de plus direct à la fois, à l’image de « Phenomenon », qui ouvre l’album.

J’ai relevé des références à la réincarnation dans certains textes. Est-ce un sujet qui vous passionne ?
Nick :
Ta question est difficile. Jon (Jeary, basse) a écrit les paroles du titre dont tu parles. Je crois que ses paroles sont inspirées de ses sujets d’intérêt du moment. Il s’intéresse de près à la réincarnation, au fait de vivre sa vie, tout en ayant vécu dans une vie antérieure, etc. Mais il faudrait que tu lui demandes, il sera mieux placé que moi pour te répondre à ce sujet (rires).
Richard : Jon a toujours eu des réflexions philosophiques sur les voyages spirituels, qui sont pour lui une source d’inspiration énorme lorsqu’il écrit ses textes.

Puisqu’on parle de réincarnation, en quoi souhaiteriez-vous être réincarnés ?
Nick :
Je me verrai bien en oiseau, pour pouvoir voler. Ce doit être sympa, la Terre vue d’en haut (rires) !
Richard : Pareil pour moi.

Richard, je sais que tu es très croyant. Est-ce que le fait que Jon traite de la réincarnation dans ses paroles t’a choqué de quelque manière ?
Richard :
Oh non, je connais Jon depuis tellement longtemps que j’ai dépassé ce stade (rires). Tu sais, il serait ridicule de se formaliser pour ça, vraiment. Jon écrit ses textes, et il écrit avant tout ce qu’il ressent. Je ne le blâmerai jamais pour ça.

Comment les chansons de Critical Mass vont-elles s’inclure dans vos setlists ? Pensez-vous qu’elles ont leur place à côté de titres plus anciens de votre répertoire, tels « A Tension Of Souls » ou « Paradox » ?
Nick :
Pour être honnête, nous avons beaucoup axé nos setlists sur nos trois derniers albums, qui ont été enregistrés avec Mac. Je ne crois pas que nos anciens titres colleraient aujourd’hui. En termes d’accroche, nos nouveaux titres vont plus facilement droit au but.

Revenons un peu sur votre tournée de l’an dernier. C’était l’occasion pour vous de faire vos premiers concerts en France et vous avez sorti, via votre fan-club, un live, Concert In Paris
Richard : Pour ma part, je n’ai jamais pris autant de plaisir en tournée qu’avec ces mecs (NdRC : ARK, Freak Kitchen et Blackstone). Ils sont tellement sympas, et ils assurent vraiment sur scène. Tourner avec de tels musiciens au sein d’un tel groupe est un honneur et un véritable challenge. Pour Concert In Paris, nous souhaitions enregistrer un live et je savais que Mattias Eklundh (Freak Kitchen) avait ramené de quoi enregistrer des concerts. Nous lui avons demandé si nous pouvions utiliser son attirail et il a accepté avec plaisir.

Vous jouerez ce soir en tête d’affiche de la première journée du Prog Power. Y a-t-il des groupes sur cette affiche qui ont attiré votre attention ?
Richard :
Nous avons déjà joué avec After Forever par le passé, et nous connaissons Devon de Dead Soul Tribe, depuis l’époque à laquelle il jouait dans Psychotic Waltz. Il y a aussi Stonehenge, que j’ai vraiment envie de voir live, ainsi que Heaven’s Cry, qui nous accompagnera sur quelques dates de notre périple européen, avec Sun Caged.

Après votre tournée européenne, vous partirez en novembre prochain aux Etats-Unis pour jouer au Prog Power américain, aux cotés de Zero Hour, Devin Townsend et Pain Of Salvation. J’imagine que vous devez être très excités à l’idée de vous produire outre-Atlantique ?
Nick :
Oui, nous ne sommes jamais allés aux Etats-Unis. C’est un rêve qui se réalise pour nous. J’ai vraiment hâte d’y être.
Richard : Il y a tout un tas de groupes intéressants que j’ai envie de voir à cette occasion.