Enchant – Enchant



Origine : Etats-Unis
Style : Rock / Metal prog
Formé en : 1998
Line-up :Douglas A. Ott (guitare), Ted Leonard (chant), Ed Platt (basse), Sean Flanegan (batterie)
Dernier album : Blink of an eye (2002)

Lorsqu’au au début de l’année Douglas A. Ott, guitariste et compositeur d’Enchant, avait annoncé que le nouvel album du groupe sonnerait comme un mélange de A Blueprint Of The World et de Juggling 9 Or Dropping 10, la rédaction s’est mise à piaffer d’impatience. La récompense arrive aujourd’hui, puisque Blink Of An Eye est une merveille de rock progressif. A cette occasion, Douglas nous a passé un coup de fil pour nous en dire un peu plus sur ce nouveau disque.

Progressia : Revenons sur votre récent concert donné au Nearfest. Ça faisait près de quatre ans que Enchant n’avait pas donné de concerts (NDLR : depuis les tournées avec Spock’s Beard et Marillion). Quel était votre état d’esprit avant de monter sur scène ?

Douglas A. Ott : Ce concert s’est bien passé, malgré le fait que le Nearfest est un festival plus orienté vers le progressif à l’ancienne. C’était super de voir Ed (Platt, basse) à ma gauche sur scène, de retour dans le groupe. Nous nous connaissons depuis l’âge de quinze ans et son retour est pour moi l’un des facteurs de la réussite de ce concert, au-delà des répétitions. Nous avons bossé comme des malades pour la préparation de ce retour à la scène et nous étions très nerveux, non seulement parce que cela faisait quatre ans que nous n’avions pas affronté un public mais aussi parce que nous évoluons dans un style un peu plus heavy que les autres groupes à l’affiche. Mais nous avons donné une très bonne prestation, qui nous a valu une standing ovation de la part du public. On a beaucoup apprécié.

A cette occasion, vous avez joué des nouveaux titres. Quelle a été la réaction du public ?
Effectivement nous avons joué quatre nouveaux titres et à ma grande surprise, le public a beaucoup aimé. Des gens sont venus nous voir après le concert pour nous dire que nos nouveaux titres cassaient la baraque et qu’ils attendaient l’album avec impatience, ce qui nous a fait énormément plaisir.

 

Parlons maintenant de Blink Of An Eye. Pour ce nouvel album, Sean Flanegan succède à Paul Craddick au poste de batteur. Peux-tu nous dire comment Sean a intégré Enchant et quelles sont les différences entre son jeu et celui de Paul ?
Lorsque nous avons décidé de mettre un terme à notre collaboration, Paul m’a demandé qui allait le remplacer. Je lui ai répondu que je ne savais pas qui contacter et il m’a suggéré d’appeler Sean Flanegan. Sean et moi nous connaissions depuis quelques années, et lorsque je l’ai appelé, il m’a dit « Laisse moi une semaine ! ». Il a quitté son job, pris ses affaires et rompu avec sa copine (NdF : ben bravo !!!) pour venir s’installer à San Francisco ! Tout le mérite lui revient. Il a une motivation incroyable, est fan du groupe depuis longtemps et il en connaît un rayon sur le rock progressif. Concernant le jeu, je dirais que Paul se rapproche de Neil Peart, très précis, et il accorde sa batterie de manière très aiguë. Sean, quant à lui… En fait, c’est tout le contraire (rires) : il accorde sa batterie de manière très grave et sa référence est Phil Collins. Mais il est aussi très branché par les batteurs plus rock comme John Bonham, ce qui explique peut-être le gros son de batterie que l’on peut entendre sur le disque. Pour cet album je voulais un jeu de batterie plus simple et plus groovy, et Sean a parfaitement compris ce que j’attendais de lui. J’ai des démos de certains titres, comme « Despicable » , « Invisible » ou encore « Prognosis », avec Paul à la batterie. Honnêtement ce n’est pas la même chose… Quand Paul a écouté l’album, une fois fini, il a reconnu avec humilité que ça n’aurait pas été la même chose s’il avait joué ces chansons.

Phil Bennett (Starship) a fait certains solos de claviers sur Blink Of An Eye, et Mark Blasquez vous a accompagné pour le Nearfest. Etes-vous toujours à la recherche d’un claviériste permanent ?
Mark fera encore quelques concerts avec nous, mais ce n’est pas un membre à part entière, car il est guitariste à la base, et joue un peu de synthés. Nous sommes donc toujours à la recherche d’un claviériste, qui pourrait apporter un coté un peu « virtuose ».

Au début de l’année, tu annonçais via votre site web que votre prochain album serait un mélange de A Blueprint Of The World et de Juggling 9 Or Dropping 10. Mais cet album semble plus heavy que le précédent, avec certains clins d’œil à ABOTW, 50/50 musique. Doit-on y voir une référence aux événements du 11 septembre 2001?
Non. C’est un vétéran du Vietnam qui m’a raconté cette histoire, lorsque j’étais plus jeune. C’est quelque chose d’assez bouleversant, qui évoque le fait de devoir tuer quelqu’un… Ça l’a marqué, de savoir qu’il avait tué quelqu’un qui avait son âge, qui avait une famille etc.

J’ai également relevé quelques lignes de « Follow The Sun ». Est-ce une manière de dire que vous n’avez pas joué live depuis quatre ans et que Ça vous manquait vraiment ?
Je dirais que ça n’a pas forcément trait au fait de ne pas jouer live. Dans notre cas, c’était plus une manière de motiver le reste du groupe après le départ de Paul, et de continuer ainsi à se faire plaisir et poursuivre nos rêves.

Paul et toi étiez les principaux compositeurs d’Enchant. Quand il annoncé son départ, est-ce que tu as ressenti une quelconque forme de pression à l’idée d’être le seul à composer ?
J’étais terrorisé. Et Ça transparaît à travers « Follow The Sun » et « Flat Line » où j’exprime le fait que, malgré certaines choses qui arrivent, le principal est d’être en vie. Après avoir terminé la composition de ces titres je me suis senti plus en confiance, et ma créativité s’est développée à un tel point que j’ai écrit vingt-trois titres pour Blink Of An Eye.

Qu’est-il advenu des treize titres qui ne figurent pas sur l’album ?
Je pense qu’on va se mettre à les travailler dès mon retour à San Francisco. Ces titres ne sont pas encore achevés donc nous allons les terminer pour enregistrer rapidement un nouvel album qui, je l’espère, sera prêt pour le printemps 2003. D’ailleurs, depuis que nous avons terminé Blink Of An Eye, j’ai encore écrit cinq chansons.

Quelle fut la contribution des autres membres pour ce disque ?
Ted a écrit la moitié des textes et, nous avons co-écrit les paroles d’« Under Fire » et « Monday ». Concernant la musique, j’ai pour habitude de défricher le terrain pour les parties de Sean & Ed, même si ces derniers apportent énormément en termes d’arrangements. Je pense qu’à l’avenir, leur rôle sera avant tout de m’aider a arranger mes idées.

Avec « Prognosis », Enchant renoue avec l’exercice instrumental. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour composer un titre instrumental ?
Chaque titre que j’écris reste instrumental, jusqu’à ce que j’y ajoute des paroles. Dans le cas de « Prognosis », je ne voulais pas de paroles, mais j’ai quand même donné la version démo du titre à Ted, pour voir s’il pouvait écrire quelque chose dessus. Il m’a appelé en me disant qu’il n’était pas sûr d’arriver a écrire des textes sur « Prognosis », ses essais lui paraissaient bizarres. Et, honnêtement, je n’ai aucune idée de ce que cela aurait pu donner (Rires). Et en jouant cet instrumental en répétitions, on a pris un pied formidable, c’est tellement intense, rapide, heavy… Pour être honnête, je ne pensais pas que « Prognosis » finirait sur l’album, et ce sont les autres membres du groupe qui ont, à ma grande surprise, insisté pour qu’il y figure. Ce titre a une longue histoire, et Sean et Ed sont pour beaucoup dans la version finale. Au départ il n’était pas si rapide et intense et il est clair que, si nous tournons à l’avenir, « Prognosis » sera sur la set-list.

De même, les duels claviers-guitares sont de retour, alors qu’il n’y en avait pas beaucoup sur J9OD10. Vous vous êtes vraiment lâchés…
Ce que peu de gens savent, c’est que Phil a, par le passé, monté un groupe avec Alex Skolnick (Testament, Savatage, Attention Deficit). Mais quoi qu’il en soit il est tellement doué que jouer avec lui est un vrai challenge. Il m’oblige à me surpasser : « Ok Phil, tu peux jouer Ça ? Et bien je peux faire mieux ! » (Rires) C’est très motivant. Mon seul regret est qu’il joue dans Starship, sinon je l’aurais engagé !

La production de cet album est très puissante et sèche. Penses-tu avoir trouvé un son propre à Enchant ?
Non je ne crois pas, car je n’ai pas une grosse expérience de producteur. Des gens comme Bob Rock ou Peter Collins produisent des groupes depuis près de vingt ans et ont leur « marque de fabrique » en terme de production. Pour ma part je n’ai produit que cinq albums d’Enchant, un album de Xen, et quelques groupes locaux, rien de plus.

Inside Out a récemment sorti une version remasterisée de A Blueprint Of The World. Es-tu satisfait du résultat final ?
Je trouve que c’est une bonne initiative. Ça m’a forcé à réécouter l’album (rires), chose que je ne fais quasiment jamais. Là il a fallu que je fasse quelques commentaires, et que je dise les premières choses qui me venaient à l’esprit : comment cette chanson a été composée, les anecdotes etc. J’ai apprécié cette idée et j’ai retrouvé chez moi des vieilles démos des premiers jours, qui datent d’avant même l’arrivée de Ted et Ed, et j’ai proposé à Inside Out de les mettre sur un CD bonus…

Pensez vous tourner pour promouvoir votre nouvel album ?
Pour l’instant nous avons quelques pistes, mais je préfère ne pas m’avancer. Nous allons faire quelques concerts aux Etats-Unis, mais en ce qui concerne l’Europe, rien n’est encore sûr… Si nous ne partons pas, nous nous mettrons à travailler sur le prochain album.

Vos fans semblent suivre tous vos faits et gestes. Comment expliques-tu cela ?
Je ne sais pas (rires) ! Nos fans sont très loyaux envers nous, et je ne peux que les en remercier, car c’est ainsi que je suis et que j’étais avant d’être musicien. C’est sympa d’être en contact avec eux. Ils nous posent de très bonnes questions, que les journalistes ne posent pas souvent.

Est-ce que Paul envisage d’enregistrer un deuxième album de Xen?
Pour le moment, il travaille avec sa femme, Hannah Stobart (ndlr : chanteuse sur The Wishing Tree, side-project de Steve Rothery de Marillion), sur un album qu’ils feront ensemble. Ils sont venus dîner chez moi il y a peu de temps, et Paul m’a dit qu’il y avait de fortes chances pour qu’un deuxième album de Xen voit le jour. Ted et moi sommes prêts, et si nous prenons autant de plaisir qu’on en a eu à faire le premier, Ça va être terrible. Cette expérience a été très reposante pour nous. Pour 84.000 Dharma Doors, nous n’avions aucune contrainte de temps ou de délais. Il n’était même pas prévu que l’album sorte chez Inside Out… mais ils ont bien aimé. Tant mieux !



Origine : Etats-Unis
Style : Rock / Metal prog
Formé en : 1998
Line-up :Douglas A. Ott (guitare), Ted Leonard (chant), Ed Platt (basse), Sean Flanegan (batterie)
Dernier album : Blink of an eye (2002)

Lorsqu’au au début de l’année Douglas A. Ott, guitariste et compositeur d’Enchant, avait annoncé que le nouvel album du groupe sonnerait comme un mélange de A Blueprint Of The World et de Juggling 9 Or Dropping 10, la rédaction s’est mise à piaffer d’impatience. La récompense arrive aujourd’hui, puisque Blink Of An Eye est une merveille de rock progressif. A cette occasion, Douglas nous a passé un coup de fil pour nous en dire un peu plus sur ce nouveau disque.

Progressia : Revenons sur votre récent concert donné au Nearfest. Ça faisait près de quatre ans que Enchant n’avait pas donné de concerts (NDLR : depuis les tournées avec Spock’s Beard et Marillion). Quel était votre état d’esprit avant de monter sur scène ?

Douglas A. Ott : Ce concert s’est bien passé, malgré le fait que le Nearfest est un festival plus orienté vers le progressif à l’ancienne. C’était super de voir Ed (Platt, basse) à ma gauche sur scène, de retour dans le groupe. Nous nous connaissons depuis l’âge de quinze ans et son retour est pour moi l’un des facteurs de la réussite de ce concert, au-delà des répétitions. Nous avons bossé comme des malades pour la préparation de ce retour à la scène et nous étions très nerveux, non seulement parce que cela faisait quatre ans que nous n’avions pas affronté un public mais aussi parce que nous évoluons dans un style un peu plus heavy que les autres groupes à l’affiche. Mais nous avons donné une très bonne prestation, qui nous a valu une standing ovation de la part du public. On a beaucoup apprécié.

A cette occasion, vous avez joué des nouveaux titres. Quelle a été la réaction du public ?
Effectivement nous avons joué quatre nouveaux titres et à ma grande surprise, le public a beaucoup aimé. Des gens sont venus nous voir après le concert pour nous dire que nos nouveaux titres cassaient la baraque et qu’ils attendaient l’album avec impatience, ce qui nous a fait énormément plaisir.

 

Parlons maintenant de Blink Of An Eye. Pour ce nouvel album, Sean Flanegan succède à Paul Craddick au poste de batteur. Peux-tu nous dire comment Sean a intégré Enchant et quelles sont les différences entre son jeu et celui de Paul ?
Lorsque nous avons décidé de mettre un terme à notre collaboration, Paul m’a demandé qui allait le remplacer. Je lui ai répondu que je ne savais pas qui contacter et il m’a suggéré d’appeler Sean Flanegan. Sean et moi nous connaissions depuis quelques années, et lorsque je l’ai appelé, il m’a dit « Laisse moi une semaine ! ». Il a quitté son job, pris ses affaires et rompu avec sa copine (NdF : ben bravo !!!) pour venir s’installer à San Francisco ! Tout le mérite lui revient. Il a une motivation incroyable, est fan du groupe depuis longtemps et il en connaît un rayon sur le rock progressif. Concernant le jeu, je dirais que Paul se rapproche de Neil Peart, très précis, et il accorde sa batterie de manière très aiguë. Sean, quant à lui… En fait, c’est tout le contraire (rires) : il accorde sa batterie de manière très grave et sa référence est Phil Collins. Mais il est aussi très branché par les batteurs plus rock comme John Bonham, ce qui explique peut-être le gros son de batterie que l’on peut entendre sur le disque. Pour cet album je voulais un jeu de batterie plus simple et plus groovy, et Sean a parfaitement compris ce que j’attendais de lui. J’ai des démos de certains titres, comme « Despicable » , « Invisible » ou encore « Prognosis », avec Paul à la batterie. Honnêtement ce n’est pas la même chose… Quand Paul a écouté l’album, une fois fini, il a reconnu avec humilité que ça n’aurait pas été la même chose s’il avait joué ces chansons.

Phil Bennett (Starship) a fait certains solos de claviers sur Blink Of An Eye, et Mark Blasquez vous a accompagné pour le Nearfest. Etes-vous toujours à la recherche d’un claviériste permanent ?
Mark fera encore quelques concerts avec nous, mais ce n’est pas un membre à part entière, car il est guitariste à la base, et joue un peu de synthés. Nous sommes donc toujours à la recherche d’un claviériste, qui pourrait apporter un coté un peu « virtuose ».

Au début de l’année, tu annonçais via votre site web que votre prochain album serait un mélange de A Blueprint Of The World et de Juggling 9 Or Dropping 10. Mais cet album semble plus heavy que le précédent, avec certains clins d’œil à ABOTW, 50/50 musique. Doit-on y voir une référence aux événements du 11 septembre 2001?
Non. C’est un vétéran du Vietnam qui m’a raconté cette histoire, lorsque j’étais plus jeune. C’est quelque chose d’assez bouleversant, qui évoque le fait de devoir tuer quelqu’un… Ça l’a marqué, de savoir qu’il avait tué quelqu’un qui avait son âge, qui avait une famille etc.

J’ai également relevé quelques lignes de « Follow The Sun ». Est-ce une manière de dire que vous n’avez pas joué live depuis quatre ans et que Ça vous manquait vraiment ?
Je dirais que ça n’a pas forcément trait au fait de ne pas jouer live. Dans notre cas, c’était plus une manière de motiver le reste du groupe après le départ de Paul, et de continuer ainsi à se faire plaisir et poursuivre nos rêves.

Paul et toi étiez les principaux compositeurs d’Enchant. Quand il annoncé son départ, est-ce que tu as ressenti une quelconque forme de pression à l’idée d’être le seul à composer ?
J’étais terrorisé. Et Ça transparaît à travers « Follow The Sun » et « Flat Line » où j’exprime le fait que, malgré certaines choses qui arrivent, le principal est d’être en vie. Après avoir terminé la composition de ces titres je me suis senti plus en confiance, et ma créativité s’est développée à un tel point que j’ai écrit vingt-trois titres pour Blink Of An Eye.

Qu’est-il advenu des treize titres qui ne figurent pas sur l’album ?
Je pense qu’on va se mettre à les travailler dès mon retour à San Francisco. Ces titres ne sont pas encore achevés donc nous allons les terminer pour enregistrer rapidement un nouvel album qui, je l’espère, sera prêt pour le printemps 2003. D’ailleurs, depuis que nous avons terminé Blink Of An Eye, j’ai encore écrit cinq chansons.

Quelle fut la contribution des autres membres pour ce disque ?
Ted a écrit la moitié des textes et, nous avons co-écrit les paroles d’« Under Fire » et « Monday ». Concernant la musique, j’ai pour habitude de défricher le terrain pour les parties de Sean & Ed, même si ces derniers apportent énormément en termes d’arrangements. Je pense qu’à l’avenir, leur rôle sera avant tout de m’aider a arranger mes idées.

Avec « Prognosis », Enchant renoue avec l’exercice instrumental. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour composer un titre instrumental ?
Chaque titre que j’écris reste instrumental, jusqu’à ce que j’y ajoute des paroles. Dans le cas de « Prognosis », je ne voulais pas de paroles, mais j’ai quand même donné la version démo du titre à Ted, pour voir s’il pouvait écrire quelque chose dessus. Il m’a appelé en me disant qu’il n’était pas sûr d’arriver a écrire des textes sur « Prognosis », ses essais lui paraissaient bizarres. Et, honnêtement, je n’ai aucune idée de ce que cela aurait pu donner (Rires). Et en jouant cet instrumental en répétitions, on a pris un pied formidable, c’est tellement intense, rapide, heavy… Pour être honnête, je ne pensais pas que « Prognosis » finirait sur l’album, et ce sont les autres membres du groupe qui ont, à ma grande surprise, insisté pour qu’il y figure. Ce titre a une longue histoire, et Sean et Ed sont pour beaucoup dans la version finale. Au départ il n’était pas si rapide et intense et il est clair que, si nous tournons à l’avenir, « Prognosis » sera sur la set-list.

De même, les duels claviers-guitares sont de retour, alors qu’il n’y en avait pas beaucoup sur J9OD10. Vous vous êtes vraiment lâchés…
Ce que peu de gens savent, c’est que Phil a, par le passé, monté un groupe avec Alex Skolnick (Testament, Savatage, Attention Deficit). Mais quoi qu’il en soit il est tellement doué que jouer avec lui est un vrai challenge. Il m’oblige à me surpasser : « Ok Phil, tu peux jouer Ça ? Et bien je peux faire mieux ! » (Rires) C’est très motivant. Mon seul regret est qu’il joue dans Starship, sinon je l’aurais engagé !

La production de cet album est très puissante et sèche. Penses-tu avoir trouvé un son propre à Enchant ?
Non je ne crois pas, car je n’ai pas une grosse expérience de producteur. Des gens comme Bob Rock ou Peter Collins produisent des groupes depuis près de vingt ans et ont leur « marque de fabrique » en terme de production. Pour ma part je n’ai produit que cinq albums d’Enchant, un album de Xen, et quelques groupes locaux, rien de plus.

Inside Out a récemment sorti une version remasterisée de A Blueprint Of The World. Es-tu satisfait du résultat final ?
Je trouve que c’est une bonne initiative. Ça m’a forcé à réécouter l’album (rires), chose que je ne fais quasiment jamais. Là il a fallu que je fasse quelques commentaires, et que je dise les premières choses qui me venaient à l’esprit : comment cette chanson a été composée, les anecdotes etc. J’ai apprécié cette idée et j’ai retrouvé chez moi des vieilles démos des premiers jours, qui datent d’avant même l’arrivée de Ted et Ed, et j’ai proposé à Inside Out de les mettre sur un CD bonus…

Pensez vous tourner pour promouvoir votre nouvel album ?
Pour l’instant nous avons quelques pistes, mais je préfère ne pas m’avancer. Nous allons faire quelques concerts aux Etats-Unis, mais en ce qui concerne l’Europe, rien n’est encore sûr… Si nous ne partons pas, nous nous mettrons à travailler sur le prochain album.

Vos fans semblent suivre tous vos faits et gestes. Comment expliques-tu cela ?
Je ne sais pas (rires) ! Nos fans sont très loyaux envers nous, et je ne peux que les en remercier, car c’est ainsi que je suis et que j’étais avant d’être musicien. C’est sympa d’être en contact avec eux. Ils nous posent de très bonnes questions, que les journalistes ne posent pas souvent.

Est-ce que Paul envisage d’enregistrer un deuxième album de Xen?
Pour le moment, il travaille avec sa femme, Hannah Stobart (ndlr : chanteuse sur The Wishing Tree, side-project de Steve Rothery de Marillion), sur un album qu’ils feront ensemble. Ils sont venus dîner chez moi il y a peu de temps, et Paul m’a dit qu’il y avait de fortes chances pour qu’un deuxième album de Xen voit le jour. Ted et moi sommes prêts, et si nous prenons autant de plaisir qu’on en a eu à faire le premier, Ça va être terrible. Cette expérience a été très reposante pour nous. Pour 84.000 Dharma Doors, nous n’avions aucune contrainte de temps ou de délais. Il n’était même pas prévu que l’album sorte chez Inside Out… mais ils ont bien aimé. Tant mieux !