Deus Ex Machina – Deus Ex Machina



Origine : Italie
Style : Rock progressif
Formé en : 1985
Line-up: Alberto Piras (chant), Maurino Collina (guitare), Alessandro Bonetti (violon), Alessandro Porreca (basse), Fabrizio Puglisi (claviers), Claudio Trotta (batterie)
Dernier album : Cinque (2002)

Une brève interview de ce fabuleux groupe italien, dont le nouvel album Cinque est chroniqué ce mois-ci. L’occasion pour nous de revenir sur les originalités qui font de Deus à la fois une machine à groover et une bête de scène à l’énergie à revendre.

Progressia : Alberto, peux tu présenter brièvement le groupe à nos lecteurs?
Alberto Piras : Le groupe a été fondé en 1985 à Bologne, en Italie. Après quelques changements de line-up durant les premières années, nous avons pu enregistré notre premier album, Gladium Caeli en 1990 (un enregistrement live d’un opéra rock écrit par le groupe) avec Claudio Trotta à la batterie, Maurino Collina à la guitare, Alessandro Bonetti au violon, Luigi Ricciardiello aux claviers et les deux membres fondateurs, Alessandro Porreca et moi-même. La recherche d’un langage, d’un style et d’une écritures personnels sont à la base de notre démarche, et à chaque album, nous avons cherché à développer cette approche. A partir de là, nos albums sont à la fois très proches et très différents les uns des autres.

L’un des éléments caractéristiques de Deus Ex Machina est ton chant. En effet, tu chantes en Latin, et d’une manière très lyrique: peux tu nous expliquer ces choix?
Je considère le langage comme un instrument possédant une tonalité particulière, car chaque accent change énormément le sens musical de la mélodie. L’anglais est un langage dur, approprié pour le rock, l’italien est plus sensible (la plupart des mots italiens sont monocordes), et le latin réunit ces deux caractéristiques tout en venant de notre tradition. Ca ne me pose pas vraiment de problème si les gens ne comprennent pas ce que je chante, parce que je veux plutôt qu’ils écoutent. Après, si ce n’est pas le cas, ils peuvent lire les traductions des paroles (NDJ: qui sont insérées dans les albums. Ma manière de chanter n’est pas issue d’un choix, c’est la seule que je connaisse. Je ne crois pas que ce soit lyrique, mais plutôt un style libre et naturel, car je n’ai jamais étudié le chant.

L’autre élément clé est le groove de vos chansons: il est très inhabituel d’entendre des influences funk ou soul dans un contexte progressif…
Merci d’aborder cette question, car tu touches à quelque chose d’important pour nous. Le groove a autant d’importance que la mélodie ou l’harmonie. Nous jouons du rock, ce qui implique que les chansons doivent faire bouger l’auditeur. Nous ne pensons pas que le groove n’a rien à faire dans le rock progressif. Le progressif ne signifie qu’une chose à mes yeux: une musique de recherche.

Quels sont tes morceaux favoris sur Cinque?
Chacun de nos albums est basé sur quelques idées développées ensuite en plusieurs mouvements, de telle sorte qu’ils ne sont, en quelque sorte, qu’un morceau, divisé en huit mouvements. Peut-être que « Il pensiero obliquo che porta alle cose importanti » est, pour moi, celle qui est la mieux composée.

La chanson « Uomo del Futuro » est un exemple du groupe improvisant à même le disque. Vous utilisez souvent vos improvisations studio de la sorte?
Bien sûr, tout le temps. Notre manière de composer se fonde sur quelques idées, que nous jouons tous ensemble. De même, durant l’enregistrement en studio, nous laissons la place à l’improvisation et les jams, afin que notre musique prenne vraiment vie.

Après plusieurs années ensemble, Deus Ex a un style vraiment unique. Comptez-vous en changer, ou ajouter de nouveaux éléments?
Nous essayerons, comme nous le faisons d’habitude, de changer notre musique, mais en accord avec notre style, car c’est l’expression d’une personnalité. La musique, c’est avant tout de l’inspiration et de la recherche.

Vous avez joué au « Cuneiform Festival » à New York, signer un contrat avec ce label, et fait une mini tournée aux Etats-Unis l’année dernière…
Nous sommes heureux de travailler avec Cuneiform, car cela nous ouvre de nouveaux horizons, et nous considérons Cuneiform comme l’un des plus importants labels indépendants. Il s’agissait de notre quatrième tournée aux Etats-Unis, et nous apprécions d’y jouer. Le seul problème que nous avons rencontré était au Near Fest, car nous avons manqué de temps pour le sound check: trop de groupes et pas assez de temps. Ils ont dépensés beaucoup d’argent pour les groupes et l’équipement mais je crois qu’il est très important qu’un groupe puisse découvrir la scène avant de s’y produire. De ce fait, notre prestation fut l’une des plus médiocres de ces dernières années. Désolé !